L’ex ministre des Infrastructures et des Transports, Yaya Sow, avait dénoncé, dès le 8 novembre 2021, les pratiques de corruption au sein du ministère des Infrastructures et des Transports, soit quelques jours seulement après sa nomination et menacé de représailles les cadres qui attribuaient des marchés publics à des entreprises de travaux publics de leur choix, révèle une lettre circulaire dont lindependant.org a vu copie.
La lettre circulaire date du 8 novembre 2021, soit environ 2 semaines après la nomination de Sow au gouvernement.
« Il a été porté à ma connaissance que certains cadres du secteur des infrastructures, sont responsables ou parrains des entreprises de travaux publics ayant pour conséquence l’iniquité dans l’attribution des marchés publics lors des appels d’offres et la mauvaise qualité des travaux réalisés par lesdites entreprises », informe Sow.
« Je condamne fermement cette pratique incompatible avec la fonction publique », a-t-ajouté.
Plus loin, l’ex ministre avait menacé ceux qui seraient tenté de persister dans leurs manœuvres.
« Tout cadre qui se rendra coupable de telle pratique sera traduit devant la juridiction compétente en la matière », avait prévenu Sow.
Le 17 novembre 2022, l’ex ministre a été limogé de ses fonctions, en compagnie de sept de ses cadres, dont le secrétaire général Patrice Toupou et le directeur national de l’entretien routier, Saa Yolande Camara, suite à la fuite d’un audio d’une réunion de responsables du ministère des Infrastructures où ces derniers parlaient de partage de marchés publics.
Sow n’avait pas participé à cette réunion et a révélé dans la presse les pressions dont il a fait l’objet pour annuler la suspension d’un cadre impliqué.
L’ex ministre et les cadres directement impliqués dans l’audio qui a fuité ont finalement tous été entendus par les enquêteurs ces derniers jours, selon plusieurs sources.
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Amadou Tidiane Diallo