Alors que la perspective de la première édition de la nouvelle constitution se profile à l’horizon, le président de l’Union des Démocrates pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), Édouard Zoutomou Kpogomou, défend l’idée que la Guinée n’a pas besoin d’une refonte constitutionnelle pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Selon lui, plutôt que de s’embarquer dans un processus laborieux de rédaction d’une nouvelle charte, il serait plus avisé de revisiter la constitution de mai 2010. Cette démarche, estime-t-il, permettrait d’éviter tout décalage dans le calendrier et de marquer clairement la fin de la période de transition.
« Organiser des élections sans un cadre constitutionnel clair est impensable (…). Nous estimons qu’à l’heure actuelle, une nouvelle constitution n’est pas nécessaire. La constitution de mai 2010 a été en vigueur lors des deux dernières élections, et le Professeur Alpha Condé a exercé deux mandats en se basant sur cette même constitution. Ainsi, nous pensons qu’en la révisant, en apportant les ajustements nécessaires et en supprimant ce qui est devenu obsolète, nous serions déjà en bonne voie », souligne l’opposant lors d’une interview sur Bonheur FM.
De même, Édouard Zoutomou Kpogomou propose une approche similaire pour la mise à jour du fichier électoral. « Nous disposons déjà d’un fichier électoral qui a servi de base pour les élections de 2020, même s’il n’est pas entièrement à jour. Il suffit de le mettre à jour », affirme-t-il en tant qu’acteur politique.
Cependant, le vice-président de l’ANAD exprime des doutes quant à la volonté de la junte de conduire des élections transparentes et crédibles. « Lorsque la fin de la transition est subordonnée à la réalisation d’un recensement général et à la mise à jour du fichier électoral, cela témoigne d’un manque de bonne foi et d’absence de volonté politique. Dans d’autres pays, ceux qui ont organisé des élections ne se sont pas appuyés sur des recensements généraux ou des enquêtes démographiques. Nous pensons que ce qui se passe actuellement s’inscrit simplement dans la continuité du stratagème mis en place depuis l’intervention du CNRD dans la gestion des affaires publiques », déclare le leader de l’UDRP.
Aziz Camara