La libération soudaine de Kabinet Sylla, connu sous le surnom de « Bill Gates » guinéen, par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a secoué les cercles judiciaires aujourd’hui. Après une période tumultueuse de détention, la décision de la Chambre de contrôle de l’instruction de la CRIEF est tombée comme un coup de tonnerre, mettant fin à une saga légale de plus de dix-sept mois.
Ce mardi 16 avril 2024, la CRIEF a rejeté toutes les objections du Procureur Aly Touré, ouvrant ainsi la voie à la libération immédiate de l’ancien intendant de la Présidence sous le régime d’Alpha Condé. Cette décision marque une étape cruciale dans cette affaire, confirmant une précédente ordonnance de non-renouvellement de détention provisoire émise le 27 février 2023 par la Chambre de l’instruction de la CRIEF.
Dans son énoncé officiel, la Cour a justifié sa décision par trois motifs majeurs. Tout d’abord, elle a souligné l’inaction prolongée du parquet spécial pendant les 17 mois de détention, dépassant ainsi la limite légale. Ensuite, elle a fait référence à l’existence d’une ordonnance de clôture avec non-lieu en cours d’examen devant la Cour suprême. Enfin, elle a noté que les conditions procédurales n’étaient plus appropriées, se référant à l’article 235 du code de procédure pénale.
En conséquence, la Cour a ordonné la libération immédiate de Kabinet Sylla, alias « Bill Gates », sans aucune entrave à laquelle le Parquet spécial près la CRIEF pourrait faire obstacle. Elle a explicitement chargé le Procureur spécial de mettre en œuvre cette décision dans les plus brefs délais.
Il est à noter que le Parquet spécial conserve le droit d’exercer un recours, mais il est tenu de respecter les procédures régulières et d’exécuter l’ordonnance de libération immédiatement. Cette décision marque un tournant dans cette affaire complexe et suscite déjà des réactions variées au sein de la société et des cercles politiques.
Saliou Keita