Dans les rues poussiéreuses de Dabola, la tension est à son comble. Les murmures de mécontentement, jadis étouffés, ont finalement éclaté en une puissante démonstration de colère. Mercredi dernier, un cortège de protestataires a convergé vers le siège de la préfecture, déterminés à faire entendre leur voix.
Au cœur de leur ire : la composition de la toute nouvelle délégation spéciale. Rassemblant leurs frustrations dans un mémorandum cinglant, ils ont brandi une série de revendications, pointant du doigt le manque de transparence et exigeant la destitution immédiate du nouveau président, Elhadj Sana Oularé.
Kerfala Fofana, porte-parole intrépide des manifestants, a énoncé leur position d’une voix ferme : « Ce qui importe, c’est que les membres de la délégation spéciale de Dabola soient choisis avec discernement, sur la base de leur mérite et de leur engagement sur le terrain. Nous ne tolérerons pas une préséance des intérêts personnels. Il est clair pour nous que la commission de sélection a été formée de façon théoriquement juste, avec des représentants du gouverneur et de la gendarmerie. Cependant, nous ne pouvons ignorer l’inclusion arbitraire de certains individus qui ne représentent aucune structure légitime. Les jeunes, notamment, ont été écartés au profit de prétendus représentants. En somme, le choix des membres de la délégation a été motivé par la passion plutôt que par la conviction. C’était un processus entaché de favoritisme et de corruption. Bien que les 25 individus figurant sur la liste étaient techniquement éligibles, les critères établis ont été dévoyés pour favoriser ceux qui étaient déjà sous le feu des critiques depuis des mois. Les autorités savaient pertinemment que ces personnes étaient contestées, qu’elles exerçaient des fonctions usurpées et occupaient des postes indûment. »
Cette manifestation éloquente révèle un profond mécontentement parmi les habitants de Dabola, qui réclament désormais transparence et justice dans le processus de sélection des membres de la délégation spéciale. La communauté, unie dans sa quête de représentation légitime, refuse de se laisser écraser par des décisions arbitraires
Aziz Camara