Depuis plus d’un mois maintenant, l’affaire Aminata Conté captive l’opinion publique, éveillant les consciences sur les enjeux de justice et de droits individuels. Derrière les murs de la maison centrale de Conakry, cette journaliste est retenue dans l’attente de son destin judiciaire, tandis que son avocat, Me Houleymatou Bah, mène un combat sans relâche pour obtenir sa libération.
Ce soir, alors que les lumières vacillent dans son cabinet, Me Bah, une figure respectée du barreau guinéen, prend un moment pour faire le point sur les derniers développements de l’affaire. « Bonsoir, alors où en sommes-nous dans cette lutte pour la justice ? », interroge-t-il, sa voix empreinte de détermination résonnant à travers les ondes d’Espace FM.
« La journée a été intense à la cour d’appel », entame-t-il, dévoilant les rebondissements de la salle d’audience. « Nous avons plaidé devant le premier président de la cour, sommant le parquet général et le régisseur de la prison centrale de justifier la détention d’Aminata Conté. Nous sommes convaincus qu’elle est maintenue en détention de manière arbitraire depuis le 8 mars, sans aucun respect des procédures légales pour sa libération. »
Les délibérations ont été animées, le parquet général réclamant un délai supplémentaire de huit jours pour préparer sa réponse. Une demande jugée absurde par Me Bah, qui souligne l’urgence de la situation. « Nous parlons ici de la liberté d’un individu, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre une semaine entière pour agir », martèle-t-il.
Finalement, le premier président a tranché en faveur de l’urgence, renvoyant le dossier à une audience dès le lendemain matin. « Nous avons également plaidé devant la première chambre de contrôle de l’instruction, où le dossier a été mis en délibéré jusqu’au lendemain matin », ajoute Me Bah, soulignant l’importance cruciale de chaque étape dans cette bataille pour la justice.
Mais le combat est loin d’être terminé. Une autre procédure, en cours devant la cour, a été suspendue en raison de violations des règles de procédure. Me Bah pointe du doigt l’injustice flagrante dans le traitement de l’affaire, alors que les règles semblent être appliquées de manière sélective.
« Comment peut-on justifier la détention d’Aminata Conté alors que d’autres personnes impliquées dans l’affaire, notamment le ministre Alphonse Charles Wright, restent en liberté ? », s’interroge-t-il, mettant en lumière les incohérences du système judiciaire. « Il est crucial de comprendre que c’est le ministre lui-même qui a porté plainte contre Aminata, la maintenant derrière les barreaux pour des accusations d’interruption de grossesse. Pourtant, les détails du dossier sont encore en cours d’instruction, et il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives. »
Malgré les obstacles, Me Bah reste optimiste quant à l’issue de l’affaire. « Nous fondons notre espoir sur les règles et la loi qui régissent cette affaire », déclare-t-il avec fermeté. « Nous demandons simplement que la cour constate les violations des délais procéduraux et ordonne la libération d’Aminata et du médecin, tout en poursuivant la procédure régulière contre eux. »
Alors que la nuit s’étend sur Conakry, le combat pour la justice se poursuit, avec Me Bah et son équipe déterminée à faire triompher la vérité et à garantir les droits fondamentaux de leur cliente, Aminata Conté.
Amadou Diallo