L’opposition guinéenne traverse des turbulences à peine quelques heures après le lancement de sa nouvelle plateforme, l' »Union Sacrée ». Lundi dernier, l’Alliance nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD) a connu un désaveu notable avec le retrait du parti Nos Valeurs Communes. Son chef, Étienne Soropogui, a ouvertement critiqué cette initiative, évoquant des désaccords profonds, tant sur le fond que sur la forme.
Dans un communiqué rendu public, Soropogui n’a pas mâché ses mots, exprimant son mécontentement quant à la manière dont l' »Union Sacrée » a été mise sur pied. « Nous avons été pris par surprise ce matin lorsque le président Zoutoumou a posté tard dans la nuit (à 00 h 20 précisément) sur la plateforme des leaders de l’ANAD, annonçant une rencontre entre divers partis politiques et organisations de la société civile », indique le communiqué de Nos Valeurs Communes.
Le leader du parti reproche le manque de courtoisie dans la communication de l’initiative, soulignant qu’une information aussi cruciale a été partagée à une heure tardive sans consultation préalable. Il met également en avant le fait que le projet piloté par le Président Cellou avait été en gestation pendant plusieurs semaines, et le refus de soumettre ce projet à un débat au sein de la coalition est perçu comme une faute grave, susceptible d’avoir des conséquences sérieuses sur l’avenir de l’alliance.
Au-delà de la forme, Soropogui critique également le fond. Selon lui, tous les membres s’accordent à dire que la transition doit aboutir à un retour à la normalité constitutionnelle avec des élections libres et transparentes. Cependant, il met en garde contre le risque que cette quête de démocratie et d’État de droit ne soit sapée par des comportements incohérents. « Les Guinéens peuvent parfois avoir du mal à nous comprendre, car certains de nos actes semblent être remplis de contradictions », a-t-il déclaré.
Quant à l’avenir de l' »Union Sacrée », Soropogui se montre pessimiste. Il avertit que cette nouvelle coalition est vouée à l’échec, car les motivations sous-jacentes de la plupart de ses membres ne correspondent pas aux objectifs officiellement annoncés. En conclusion, le leader de Nos Valeurs Communes annonce clairement sa rupture avec la nouvelle plateforme politique : « Pour nous, nous ne nous reconnaissons pas dans cette alliance politique », conclut-il, laissant ainsi entrevoir des jours sombres pour la cohésion de l’opposition guinéenne.
Alpha Amadou Diallo