Lors de l’assemblée générale du parti de l’ancienne mouvance présidentielle, organisée ce samedi 27 avril 2024 à Gbessia, le mécontentement était palpable. Les cadres du parti, réunis pour analyser la situation actuelle du pays, n’ont pas mâché leurs mots en décrivant un paysage politique et économique en déclin.
Lansana Komara, secrétaire administratif du parti, a pris la parole pour exposer une série de préoccupations majeures. Selon lui, le pays est à l’arrêt, sans le moindre signe de progrès. « Tous les acquis ont disparu. Il n’y a plus rien. On a l’impression que les gens sont venus pour tout détruire. Tout est presque détruit », a-t-il déclaré, son amertume clairement perceptible. L’un des principaux problèmes évoqués est le manque chronique d’électricité, malgré des tentatives répétées pour résoudre la situation.
Komara a également mis en lumière le désastre dans le domaine des communications. « L’internet continue toujours à bégayer. Les communications sont très mauvaises. On a même l’impression que les communications sont sabotées quelque part », a-t-il affirmé. Le débit est si faible, selon lui, que les appels téléphoniques de base deviennent un défi. « Dès que tu commences à dire bonjour, le reste, vous ne pouvez plus communiquer », a-t-il ajouté.
Les problèmes économiques n’ont pas été épargnés. Komara a souligné que tous les indicateurs macroéconomiques sont au rouge, avec une hausse spectaculaire du coût des denrées alimentaires de première nécessité. Il a donné l’exemple du sac de riz, qui coûte actuellement entre 340 000 et 350 000 francs guinéens, contre environ 200 000 francs guinéens sous le régime précédent. « Le pays va très mal », a-t-il conclu, appelant à des mesures urgentes pour éviter une régression vers des temps archaïques.
L’assemblée générale a mis en lumière une nation en crise, avec des appels pressants pour des changements significatifs. Les enjeux sont énormes, et il faudra des mesures concrètes pour redresser le cap. Le parti de l’ancienne mouvance présidentielle semble prêt à continuer à tirer la sonnette d’alarme jusqu’à ce que des solutions tangibles soient trouvées.
Saliou Keita