Le procès de l’ancien ministre des Télécommunications, Oyé Guilavogui, doit reprendre ce mercredi 3 avril 2024 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Lors de l’ouverture de l’audience, les parties ont affiché des divergences. La défense et le parquet spécial ont demandé le renvoi du dossier, mais les représentants de l’État s’y sont opposés. Pour mémoire, l’accusé avait reçu l’autorisation du tribunal pour se rendre en Tunisie afin de recevoir des soins médicaux. Le président, Yagouba Conté, a donc ajourné l’audience au 10 juillet 2024.
À la sortie de la salle d’audience, l’avocat du prévenu, Maître Salifou Béavogui, a exprimé son mécontentement. Selon lui, son client devrait rester en Tunisie pour des raisons médicales, conformément à une décision de justice. Il a expliqué que les médecins avaient recommandé un traitement de 12 mois, avec des séances à raison de deux fois par mois. Le rapport médical officiel signé par le collège médical indiquait clairement ce besoin.
Cependant, l’avocat a ajouté qu’il avait appris par la presse que le dossier de son client continuait d’être examiné par la CRIEF, sans notification préalable à la défense. Il a également souligné un manque de respect des procédures, car le changement de composition de la cour aurait dû être suivi d’un nouvel acte de procédure, notifié à toutes les parties par voie d’huissier.
Maître Béavogui a déclaré qu’il avait découvert que des audiences avaient eu lieu sans qu’il soit informé, ce qui l’a contraint à rattraper les nouvelles par les médias. Face à ce qu’il qualifie d’acharnement contre son client, il a remercié la cour d’avoir accepté de reporter l’audience, notant que son client ne refusait pas de comparaître, mais que son état de santé ne lui permettait pas de le faire.
Le président de la cour, sensible à ces arguments, a finalement accepté de reporter le procès au 10 juillet 2024 pour permettre à M. Oyé Guilavogui de poursuivre ses soins médicaux. Ainsi, malgré l’opposition des représentants de l’État, le report a été accordé, ouvrant la voie à une nouvelle audience dans quelques mois.
Saliou Keita