Dans un continent où la démocratie et la gouvernance sont en constante évolution, les Africains font entendre leur voix haut et fort en faveur de la liberté de la presse. Selon les dernières données du Profil Panafricain d’Afrobarometer, les citoyens africains soutiennent fermement le rôle crucial des médias dans la reddition de comptes gouvernementale, en particulier en ce qui concerne la lutte contre la corruption.
Les résultats révèlent un soutien massif à l’indépendance des médias, avec une nette préférence pour un journalisme sans entrave gouvernementale. Cette position est défendue par une écrasante majorité des Africains, qui estiment que les médias devraient avoir le droit de mener des enquêtes et de publier sur les erreurs et la corruption gouvernementales, sans craindre de représailles. Seuls 25% des sondés sont en désaccord avec cette affirmation, soulignant ainsi une confiance généralisée dans le rôle des médias comme chien de garde de la société.
Malgré des progrès notables dans l’accès aux nouvelles technologies, la radio demeure le média le plus utilisé pour s’informer en Afrique. Cependant, l’utilisation croissante d’Internet et des médias sociaux témoigne d’un changement dans les habitudes de consommation de l’information. Malgré cela, les inégalités persistent, avec des écarts significatifs d’accès selon le sexe, le niveau d’éducation, l’âge et le statut socio-économique.
Principales conclusions:
– 72% des Africains soutiennent l’idée que les médias devraient enquêter et publier sur les erreurs et la corruption gouvernementales.
– 65% des citoyens estiment que les médias devraient être libres de publier toute opinion ou idée sans contrôle gouvernemental.
– Dans 35 des 39 pays sondés, une majorité soutient la liberté de la presse, avec des taux atteignant jusqu’à 84% dans des pays comme les Seychelles.
– Seuls 57% des Africains estiment que les médias de leur pays sont suffisamment protégés contre l’ingérence gouvernementale.
Les résultats de l’enquête révèlent également des disparités importantes dans l’accès à l’information, avec des écarts significatifs entre les groupes démographiques. Les jeunes, les résidents urbains et les personnes les plus éduquées ont plus facilement accès à Internet et aux médias sociaux, soulignant ainsi le besoin de combler les écarts numériques pour garantir une information équitable pour tous.
L’enquête Afrobarometer, menée de manière rigoureuse et impartiale, offre un aperçu précieux des opinions et des attitudes des Africains à l’égard de la démocratie, de la gouvernance et de la liberté d’expression. Depuis 1999, neuf cycles d’enquêtes ont été réalisés dans jusqu’à 42 pays, fournissant des données fiables sur les expériences et les perspectives des citoyens africains. Les résultats du neuvième cycle (2021/2023) couvrent 39 pays et sont basés sur des entretiens en face à face menés par des partenaires nationaux d’Afrobarometer, garantissant ainsi des échantillons représentatifs et des résultats précis avec des marges d’erreur minimales.
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Alpha Amadou Diallo