Dans une prise de position forte, Khalifa Gassama Diaby, ancien ministre guinéen des Droits de l’homme et des Libertés publiques, tire la sonnette d’alarme sur le déclin inquiétant de la justice et des libertés publiques en Guinée. Ses critiques cinglantes ciblent la Haute Autorité de la Communication (HAC) et la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), qu’il accuse de participer à une dynamique anti-démocratique.
Selon Diaby, la HAC joue un rôle actif dans l’étouffement des médias indépendants. Il affirme que la pression, l’intimidation et les fermetures forcées sont devenues monnaie courante. L’ex-ministre appelle les journalistes et les médias à boycotter la HAC, refusant de reconnaître son autorité et ses décisions. Il va jusqu’à exhorter les membres de cette institution à démissionner en signe de protestation contre les dérives autoritaires.
Le tableau dressé par Diaby n’est guère plus réjouissant du côté de la CRIEF. Selon lui, cette juridiction spéciale fonctionne comme un tribunal politique, opérant des arrestations arbitraires sans preuve tangible. Il suggère que le Barreau guinéen conteste la légitimité de cette cour, appelant les avocats à boycotter ses procédures jusqu’à ce que la CRIEF démontre un respect strict des lois nationales et internationales.
Le ton de l’ancien ministre reflète une inquiétude profonde face à l’érosion des valeurs démocratiques en Guinée. Diaby appelle à une action collective et résolue contre l’autoritarisme et l’arbitraire. Pour lui, la presse et le Barreau ont un rôle crucial à jouer dans la préservation de la démocratie et des libertés publiques.
Il souligne l’urgence d’une réaction forte de la part des acteurs de la société civile, afin de stopper l’élan destructeur des institutions comme la HAC et la CRIEF. Diaby conclut en appelant à la mobilisation générale pour protéger les fondements mêmes de la justice et des libertés en Guinée.
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Algassimou L Diallo