En ce vendredi 3 mai 2024, la Guinée rejoint le reste du monde pour célébrer la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette date, recommandée par l’UNESCO depuis 1991 et officiellement proclamée par les Nations Unies deux ans plus tard, vise à rappeler aux gouvernements l’importance de respecter la liberté des médias, d’évaluer leur indépendance et de rendre hommage aux journalistes qui ont payé le prix ultime dans l’exercice de leur profession.
En Guinée, ces derniers mois ont été particulièrement difficiles pour les journalistes et les entreprises de presse. De nombreuses stations de radio et de télévision ont subi des brouillages ou ont vu leurs licences suspendues, tandis que certains bouquets satellitaires et médias en ligne ont été bloqués sans explication légale solide. Ces mesures ont laissé des centaines de professionnels du secteur au chômage et ont provoqué la fermeture de plusieurs entreprises de presse.
Les autorités justifient ces restrictions par des fautes présumées ou des écarts de certains journalistes. Les associations de presse admettent que des erreurs professionnelles ont pu être commises, reconnaissant quelques violations de la loi sur la liberté de la presse ou du code d’éthique, mais elles dénoncent le fait que des sanctions collectives soient imposées pour des fautes individuelles.
« Oui, il y a eu des fautes, parfois des diffamations ou des outrages », admettent-elles, tout en rappelant que des erreurs professionnelles se produisent dans de nombreux autres secteurs sans entraîner des sanctions aussi sévères. « Devrait-on fermer des hôpitaux à cause d’erreurs médicales, ou des commissariats de police à cause de bavures? » interrogent-elles.
Pour aborder ces problèmes de manière plus responsable, les associations de presse annoncent la création de l’Organe Guinéen d’Autorégulation de la Presse Privée (OGAPP), un organe conçu pour promouvoir un journalisme plus responsable et réduire les infractions. Cette initiative, saluée par le Premier Ministre guinéen, reflète la volonté des associations de presse de contribuer à une Guinée plus apaisée et démocratique.
Malgré les défis, les associations de presse guinéennes expriment leur optimisme quant à l’avenir de la liberté de la presse dans le pays. Elles réitèrent leur engagement envers un journalisme éthique et responsable, et appellent les autorités à faire preuve de retenue dans l’application des sanctions.
En cette Journée internationale de la liberté de la presse, les signataires déclarent : « Vive la Liberté de la Presse, Vive la Paix, Vive la Démocratie. »
Signé : URTELGUI, AGUIPEL, REMIGUI, AGEPI, AGPE, UPLG, UPJ, UFSIG, APAC, AJG, AJPLG, AMDH.
Alpha Amadou Diallo