Alors que la guerre fait rage dans la Bande de Gaza, plusieurs pays organisent des évacuations depuis Rafah, le point de passage entre l’enclave palestinienne et l’Égypte. RFI a notamment pu suivre un vol d’évacuation organisé par les Émirats arabes unis. L’objectif de la pétromonarchie du Golfe est d’accueillir 2 000 Gazaouis blessés ou ayant des maladies graves.
Aux portes de Gaza, à l’aéroport militaire d’al-Arish, en Égypte, 25 enfants gravement blessés ou malades attendent d’embarquer à bord d’un avion, destination Abou Dhabi. Parmi eux figure Youssef Abu Chaar, 12 ans. Allongé sur une civière, il souffre de blessures profondes sur les jambes. Il est accompagné par l’une de ses sœurs sur la route vers Abou Dhabi.
Ils sont presque les seuls survivants de leur famille décimée par les frappes israéliennes. « On m’a trimballé d’un hôpital à un autre. On m’a opéré sans anesthésie, sans rien. Il n’y a pas de médicaments. On nous a bombardés. On a dû fuir le Nord pour aller au sud de Gaza. Ma mère a été tuée, ma sœur aussi, mes trois cousines, mon cousin, ma grand-mère et mon grand-père », témoigne-t-il.
« C’est ce que j’ai vu de pire »
Pour monter dans l’avion, les brancards sont soulevés par une plate-forme. Le petit Youssef vit ses premiers instants de répits. À bord, le doctor Yaacoub el-Hamadi, urgentiste, prend en charge les enfants. « Ce n’est pas seulement perdre un membre, beaucoup de patients ont perdu deux jambes par exemple. La prévalence de cancer est très élevée. J’ai vu beaucoup de choses dans ma carrière, et c’est ce que j’ai vu de pire », admet-il.
Ces évacuations représentent une goutte d’eau dans un océan de besoins. Les enfants sont les premières victimes de ce conflit sanglant qui oppose Israël au Hamas a déjà fait plus de 34 500 morts, dont plus de 13 000 enfants, d’après les Nations unies. À Gaza, un enfant est blessé ou tué toutes les 10 minutes, d’après l’Unicef.
source: RFI