Mme Kanté Kadjatou Doumbouya est la Directrice commerciale et de la Communication de l’entreprise privée Alliance Guinéenne de la Bauxite, de l’Alumine et de l’Aluminium-Guinea international Corporation (AGB2A-GIC), spécialisée dans l’exploitation minière. Dans cette interview, elle fait une mise au point ferme au sujet de l’affaire de la plainte pour « abus de confiance » et « concurrence déloyale » portée en justice par un Russe contre M. Ahmed Kanté, administrateur général d’AGB2A-GIC. Lisez…
Question : Nous avons constaté ces derniers jours plusieurs articles négatifs orientés contre la société AGB2A-GIC et son administrateur général Ahmed Kanté. Des accusations vagues ont été portées dans la presse. Qu’en est-il exactement ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Tout d’abord je vous remercie d’être venus à la source pour recueillir ma version des faits, qui est d’ailleurs la seule conforme à la vérité. En guise de réponse, je vous dirais que tous ces articles de presse et commentaires tendancieux glissés dans des émissions radios contre mon mari, qui passent en boucle depuis une semaine sur les réseaux sociaux, ne sont que le résultat d’une campagne médiatique de diffamation, de calomnie et de haine orchestrée par un petit groupe bien coordonné, soutenu par un individu égaré à la recherche du bien-être en Guinée. Le comble est que cet individu là veut se faire passer pour une victime !
A ce groupe néfaste, il faut d’abord rappeler qu’un problème privé et judiciaire se règle au tribunal et non pas dans le hall des hôtels, autour des bombonnes de chicha et autres bouteilles de vodka russe.
Bref, c’est purement et simplement un procédé lâche, une stratégie vaine qui révèle l’état d’esprit et la moralité de ceux-là qui sont à la base d’une si odieuse cabale. A notre niveau, cela ne nous déstabilise pas : nous restons sereins, focalisés sur nos objectifs justes et nobles qui consistent, entre autres, à protéger notre entreprise afin qu’elle reste guinéenne à 100% dans l’intérêt de la Guinée et des Guinéens.
Question : Selon vous, pourquoi les gens s’en prennent-ils à M. Kanté ? Qu’est-ce qui explique cette histoire ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Les choses sont très simples : nous sommes une entreprise qui est en train de renaitre vigoureusement de ses cendres, après une grave crise. Ce n’est pas un hasard si c’est à ce moment précis qu’un individu surgit de nulle part, comme un lapin tiré d’un chapeau, pour utiliser sa proximité antérieure avec ma famille, alors qu’il a abusé de notre hospitalité, de notre générosité pour manœuvrer insidieusement dans le but de tenter de s’imposer dans notre entreprise. Avec ses complices, il fait feu de tous bois pour amuser la galerie afin de désinformer et distraire l’opinion en brandissant une affaire privée, pendante devant un tribunal et pour laquelle lui, l’accusateur, bénéficie apparemment du soutien de personnes tapis dans l’ombre du circuit judiciaire, parfois en charge du dossier, y compris un des hommes de confiance de notre propre camp qui se reconnaîtra entre ces lignes. Et ils n’ont pas hésité à manipuler la presse, espérant en tirer partie.
M. Kanté, mon mari, que je remercie pour son courage et sa résilience, est ici victime de sa propre générosité qui a permis d’orchestrer cette cabale contre lui. Tenez, même des proches manœuvrent et tentent de profiter de cette situation pour des raisons bassement matérielles et pour régler des comptes ! Donc ce dossier cousu de faux est monté de toutes pièces dans le but de nuire et faire main basse sur notre entreprise. Tout cela sera démontré car le mensonge ne va jamais supplanter la vérité.
Question : Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans cette affaire ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Je suis personnellement surprise par l’attitude de certains journalistes qui n’ont pas fait l’effort de bien mener leurs investigations en nous contactant directement. Ils doivent comprendre que nos actes posés nous suivent en bien comme en mal : on ne saurait réussir sa carrière en portant préjudice aux autres. Sous aucun prétexte, un journaliste ne doit se départir de ses valeurs éthiques et morales, sous aucun prétexte il ne doit céder à la manipulation, se transformer en antenne relais de fausses informations ou en haut parleur qui déblatère des choses non vérifiées et de façon frénétique. Il est important de dire ce que l’on sait, en ne perdant jamais de vue le critère d’honnêteté, indispensable dans le choix de l’information. Mais pour cela, il faut aller à la source et confronter les versions et les preuves. C’est vraiment dommage que cela n’ait pas été fait !
En réalité, dans cette affaire, en voulant nuire délibérément, sur la base de la calomnie et du mensonge, à la réputation M. Kanté, on veut briser une entreprise 100% guinéenne qui emploie 1500 Guinéens. Ceux-là, consomment en Guinée et notre société encaisse l’intégralité de ses recettes en Guinée, paie des impôts, taxes diverses dans les caisses de l’Etat guinéen. Dans ces conditions, comment peut-on raisonnablement supporter (à tort !) un individu qui se pavane entre la Guinée et la Sierra Leone depuis 20 ans, en se faisant passer pour un « investisseur », alors qu’il n’a rien réussi ailleurs ? Amusez-vous à faire une due diligence sur l’individu en question, vous comprendrez mieux sa moralité, son mode opératoire et son objectif.
Question : Vous voulez dire que son but est de vous nuire tout simplement ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Pas seulement ! Car pour lui se battre sur du faux en Guinée où, dans son entendement, tout est possible, s’imposer sur une société guinéenne détenue à 100% par des Guinéens est le seul moyen de s’enrichir avant de rentrer chez lui.
Il se dit que la fin justifie les moyens ; il oppose quelques Guinéens, pose des actes insultants à l’encontre de l’Administration guinéenne et de l’intelligence des cadres guinéens, en les nourrissant de faux espoirs. Sauf qu’il ignore qu’on n’est pas automatiquement riche parce qu’on est « leader » d’une société.
Tous ces revenus qui rentrent dans l’économie guinéenne, qui permettent de réduire le chômage en Guinée et améliorer les conditions de vie des Guinéens, sont apparemment des détails qui n’ont aucune importance pour ce quidam, ses soutiens et ses complices. Ces gens n’ont d’autre objectif que de décrocher « le jackpot » ! On ne le permettra pas. La justice de notre pays ne doit pas le permettre. Même le plus fou d’entre nos compatriotes ne se comporterait pas comme ça dans le pays de celui-là même qui ère depuis 20 ans en Afrique, la mauvaise foi en bandoulière, espérant se faire une place au soleil. Comme le dit un adage bien de chez nous : « En l’absence de preuves, le bon sens doit nous guider pour établir le bon jugement ».
Question : Vous semblez très en colère…
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Il y a de quoi ! Comment peut-on croire à des affabulations surréalistes du premier venu qui prétend être un « investisseur » dans un pays qu’il dit « aimer », où il vit pendant plus d’une décennie, tout en étant « nomade », vautré dans les halls des hôtels et ne même pas pouvoir présenter un poulailler en guise de « réalisation », à plus forte raison un lien social quelconque dans une famille guinéenne ? Comment peut-on dans ces conditions soutenir être intéressé à « aider » la Guinée ? Quand il affirme que mon mari lui aurait « volé » ses idées pour en faire un projet guinéen, cela prête vraiment à sourire. Dès lors, il faut se poser les bonnes questions : avec quel intellect il aurait pu monter un projet ? Avec quelle capacité technique et financière ?
Mon mari qui ne peut être que, par l’âge, son père et, par le parcours académique, son professeur et, par l’expérience son senior de très loin, ne peut en aucun cas verser dans ces déclarations tapageuses qui malheureusement sont soutenues par des gens qui font la pluie et le beau temps dans les arcanes du système judiciaire.
Pire, la société au nom de laquelle il a porté plainte (ABC) n’existe nulle part dans le cadastre guinéen ! Cependant, dans ma recherche de la vérité, j’ai pu découvrir en archives qu’elle a existé pendant 3 mois (de fin novembre 2018 en début février 2019)… Il faut être quand même sérieux !
Par ailleurs, depuis l’ouverture de cette procédure, il y a de cela 3 ans, cet individu n’arrive pas à brandir une seule preuve de ses propres allégations. Il veut ramer à contre-courant du bon sens et contre le droit guinéen où les textes sont clairs : seules les preuves comptent et non pas les belles paroles, qui plus est mensongères !
Question : Qu’attendez-vous de la justice guinéenne dans cette affaire ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Observerons tous ce procès avec sérénité et vigilance. Nous, nous savons que cet individu raconte des fadaises pour opposer les Guinéens. Nous ne devons pas l’accepter, même si parmi nous il y a des compatriotes qui traînent le complexe de « l’expatrié », quoique ce mot n’ait absolument aucun sens quand on fait allusion à ce type là qui s’est lancé dans une course effrénée de recherche de projets dans notre pays, sans le moindre succès. Evidemment, il y en a qui veulent rester les éternels subordonnés des « expatriés » dans notre propre pays. Sur le plan strictement judiciaire, je laisse le soin aux professionnels du droit d’apprécier et de définir à l’opinion qu’est-ce qu’on peut appeler « abus de confiance » et qu’est-ce qui peut être qualifié de « concurrence déloyale » dont cet individu accuse mon mari. C’est tellement léger tout ça !
Question : Quelle est la situation de la société AGB2A actuellement ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Nous, nous avançons avec de vrais projets que nous avons structurés nous-mêmes et qui ont donné des résultats concrets sur le terrain. Notre entreprise qui est l’enjeu de cette bataille lamentable n’est pas un « projet power point », un flyer, une bannière ou un documentaire fiction, ce n’est pas non plus le contenu d’un laptop rangé dans un sac à dos pour fait le tour des lobbies et des hôtels.
Malgré tous les défis qu’elle a eu à surmonter, AGB2A-GIC est déjà entrée en phase de production avec plus de 1500 employés guinéens, elle est déployée sur le terrain dans les 4 (quatre) mines sur les 6 (six) prévues d’ici fin 2024. Nous attendons une production minimum de 5 millions de tonnes cette année.
Nous avons exporté 2 millions de tonnes entre août 2023 et fin Mars 2024 en utilisant les ports voisins, mais AGB2A-GIC est en train de construire présentement son propre port minier à KOKAYA. Ce port aura une capacité de 10 millions de tonnes par an et son premier quai sera opérationnel en juin 2024.
A date 2,3 millions de tonnes de bauxite sont produites sur l’ensemble des mines de AGB2A-GIC qui se réjouit du soutien de taille des partenaires internationaux qu’on a su approcher et mobiliser sur le terrain pour réaliser de telles performances. Nous sommes en phase avec les communautés riveraines qui sont notre raison d’être, à l’image de l’ensemble de nos compatriotes. A date plus de 5 millions de dollars US ont été versés dans les caisses de l’État, des taxes et impôts, des infrastructures (routes, forages, écoles, mosquées) ont été réalisées pour faciliter l’accès à l’eau potable, à l’éducation bref pour améliorer les conditions de vie des communautés riveraines impactées par nos activités. Il faut aussi noter que toutes ces réalisations concrètes l’ont été avec les ressources managériales, techniques et administratives que l’entreprise a su mobiliser en Guinée.
Bref, c’est la confrontation entre la réalité concrète et la fiction, des infrastructures et équipements contre des planches de dessin vermoulues.
Question : Quel appel avez-vous à lancer aux Guinéens et à la justice en particulier ?
Mme Kanté Kadjatou Doumbouya : Je voudrais que tout le monde comprenne notre démarche. Ces gens veulent salir la réputation de notre Administrateur Général, affecter son mental et porter atteinte à sa dignité. En même temps, ils veulent créer un imbroglio entre nos partenaires stratégiques et nous, dans le but unique d’affecter nos activités. Malheureusement pour eux, nos partenaires actuels savent tous que nous sommes une entreprise sérieuse et ils nous font confiance. Nous tenons tout de même à les rassurer que toute cette bataille n’a aucun impact sur nos engagements réciproques.
En tout état de cause, notre combat n’est pas de nous lancer dans des guéguerres médiatiques inutiles et absolument insensées, mais plutôt de trouver des solutions concrètes pour nos compatriotes en exploitant les ressources naturelles de notre pays. Ce n’est pas pour rien que nous avons choisi de porter et développer un projet 100% guinéen. Aucun individu, agissant comme un pirate, ne va nous désorienter ou nous faire changer d’option.
Retenez donc que ce combat mené par le groupe malfaisant n’est pas seulement orienté vers M. Ahmed Kanté et sa société, mais plutôt contre les intérêts de la Guinée que ces gens cherchent à maintenir dans le cercle vicieux de l’ignorance et de la pauvreté. C’est carrément inacceptable et les Guinéens ne doivent pas l’accepter.
Aux frères et sœurs Guinéens qui se retrouvent déjà embarqués dans ce bateau d’illusions, nous demandons de savoir raison garder afin de mieux voir et comprendre qui fait quoi pour des raisons personnelles et qui fait quoi pour le développement économique de notre pays.
Je prie le Bon Dieu pour qu’il nous préserve de ceux là, qu’ils soient nos compatriotes ou des étrangers, qui cherchent à maintenir notre pays dans un état de dépendance permanente. Voilà pourquoi il était nécessaire de faire cette mise au point. Merci à tous.
Propos recueillis par Mediaguinée et Guinée7