En Guinée, la récente déclaration du président du Conseil national de la transition (CNT), Dr. Dansa Kourouma, lors de son intervention au Luxembourg, a suscité de nombreuses réactions. Le président du CNT, une des figures majeures de la transition guinéenne, a laissé entendre que si les mêmes personnes remportaient constamment les élections, l’organisation de celles-ci pouvait devenir inutile. Ce point de vue, exprimé lors de la réunion de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), a fait couler beaucoup d’encre.
Le président du parti P.U.R., Louda Baldé, a réagi en soulignant que le discours de Dr. Dansa Kourouma nécessite une compréhension plus profonde. Selon lui, les subtilités de ses propos ne sont pas évidentes pour tout le monde, mais elles méritent d’être analysées.
Pour mieux comprendre l’intervention de Dr. Dansa Kourouma, il est nécessaire de se pencher sur l’histoire politique de la Guinée. Depuis l’indépendance en 1958, le pays a traversé des périodes politiques marquées par des partis dominants. De 1958 à 1984, le PDG (Parti Démocratique de Guinée) remportait toutes les élections. Ensuite, de 1984 à 2008, le PUP (Parti de l’Unité et du Progrès) était au pouvoir. Puis, de 2010 à 2021, le RPG Arc-en-ciel a dominé la scène politique avec l’arrivée du Professeur Alpha Condé.
Louda Baldé considère que Dr. Dansa Kourouma soulève une question légitime : « À quoi bon organiser des élections si les résultats semblent toujours identiques? » Cette interrogation porte à la fois sur la démocratie et sur la représentativité des institutions guinéennes.
L’enjeu, comme le souligne Louda Baldé, est désormais de rétablir un cadre constitutionnel qui reflète la diversité de la Guinée, en respectant ses valeurs, ses traditions et sa culture. Cela implique de créer des institutions qui ne soient pas basées sur des considérations ethniques ou religieuses, mais qui permettent aux différents partis politiques de présenter des programmes de développement cohérents au peuple guinéen.
Pour Louda Baldé, le président du CNT a un rôle crucial à jouer dans ce processus. Il doit s’assurer que la nouvelle constitution favorise l’unité nationale et offre à la Guinée un avenir de paix et de stabilité. Cela signifie encourager des élections transparentes et équitables où le choix du peuple soit respecté. Le défi est de taille, mais c’est un pas nécessaire pour que la Guinée puisse tourner la page des régimes monolithiques et avancer vers une démocratie véritablement inclusive.
Algassimou L Diallo