Les récentes déclarations du président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr. Dansa Kourouma, lors de l’ouverture des travaux de la Commission politique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie au Luxembourg, ont secoué la scène politique guinéenne. Son commentaire, « À quoi bon organiser des élections où les mêmes gagnent toujours ? », a déclenché une vague de critiques de la part des acteurs politiques et a ravivé les débats sur le processus démocratique en Guinée.
Mohamed Lamine Kaba, président du parti Forces des Intègres pour la Démocratie et l’Equilibre (FIDEL), a réagi avec force, critiquant le manque de neutralité de Dr. Kourouma dans ses fonctions au sein du CNT. « J’ai été profondément bouleversé par ses paroles », a déclaré Kaba. « En tant que président du CNT, il est censé représenter une institution législative impartiale et maintenir une certaine distance des partis politiques. Ses propos laissent entendre une vision cynique du processus démocratique, ce qui est inacceptable pour quelqu’un dans sa position. »
Kaba a ensuite comparé la situation en Guinée au système politique américain, où deux partis principaux, les démocrates et les républicains, dominent la scène depuis des décennies. « Si nous acceptons ce modèle comme un exemple de démocratie, pourquoi devrions-nous le rejeter chez nous ? La déclaration de Dr. Kourouma suggère une tendance à vouloir limiter l’accès aux élections, ce qui est contraire aux principes mêmes de la démocratie », a-t-il affirmé lors de son intervention sur Djoma Médias.
Cette polémique met en évidence les attentes élevées envers le CNT et la nécessité de préserver l’intégrité du processus de transition en Guinée. Elle soulève également des questions sur la nature des élections et l’importance de garantir un espace politique équitable pour tous les candidats. Les mots de Dr. Kourouma ont ouvert un débat crucial sur la transparence et l’impartialité dans un contexte où la stabilité politique et la confiance des citoyens dans les institutions sont essentielles.
Alors que la Guinée se prépare à des élections qui pourraient façonner son avenir, il est impératif que les dirigeants adoptent un discours qui renforce la confiance et encourage la participation de tous. Le défi du CNT est désormais de restaurer la crédibilité et de montrer qu’il est à la hauteur de sa mission de guider le pays vers une transition réussie.
Aziz Camara