Un protocole d’accord élaboré par l’Etat guinéen et la société Gajah, avec l’appui de la primature, au sujet d’un port sec à construire en République de Guinée, a été vivement critiqué par la presse.
Même si les partisans du Premier ministre Bernard Gomou, ont contre-attaqué contre le journaliste d’investigation qui a révélé cette affaire, dénonçant un « jeu de croc en jambe », il n’en demeure pas moins que la société Gajah investment a un passif en Guinée, selon plusieurs sources interrogées par WESTAF MINING.
Une source de la primature guinéenne a dit à un de nos correspondants local que le protocole d’accord en question n’avait pas encore été signé la semaine dernière.
Notre enquête menée autour de cette société indique qu’elle appartient à Mohamed James Tounkara (nom mentionné sur son passeport), un homme aux allures de dandy qui a tout l’air d’un ancien mannequin arpentant les podiums de New York, Londres et Bruxelles (ses destinations préférées), qui s’est dernièrement découvert une vocation d’homme d’affaires, faisant de fréquents séjours en Guinée, « à la recherche d’opportunités ».
Une recherche sur internet a permis de découvrir un monsieur dénommé James Mohamed Smith Tounkara, présenté comme « managing director » de Nimba Development company, même s’il s’agit bien de la même personne…
Vérifications faites, Tounkara est le personnage qui avait mené au compte de sa société Gajah, en 2016, donc sous l’ex président Alpha Condé, des démarches pour obtenir un permis minier à Boffa, sur l’un des blocs de bauxite abandonnés par BHP Billiton.
Selon nos sources, à peine un protocole d’accord obtenu (avec des délais contraignants, selon une de nos sources), Tounkara s’était empressé de déclarer à la presse qu’il était en pourparlers avec des sociétés de négoce pour « développer une mine de bauxite d’une valeur de 8 milliards de dollars USD » (https://www.reuters.com/article/guinea-aluminium-idUKL8N191205).
Un ex-haut responsable du ministère de mines a dit à WESTAF MINING que ces déclarations précipitées avaient été mal accueillies par les autorités guinéennes, qui n’en voyaient pas l’opportunité.
Cette annonce en fanfare n’a d’ailleurs pas connu de suite : le projet n’ayant jamais vu le jour alors que le fondateur de Gajah avait déclaré – il disait espérer une implication chinoise -, que la production de la mine devait démarrer en 2017.
Toujours selon nos sources, parallèlement à la mine de Santou, Gajah investment avait également promis de s’impliquer dans la recherche d’un financement destiné à la construction d’un barrage en Haute Guinée (on parle de Foumi), mais que cette nouvelle promesse est restée lettre morte.
« Quand il est venu dans mon bureau, je l’ai écouté parler mais, à la première conversation que nous avons eue, j’ai très vite compris qu’il n’avait pas d’argent pour développer un tel projet (Foumi) », a déclaré un ex haut responsable guinéen à WESTAF MINING.
Un autre ex haut cadre du ministère des mines et de la géologie a dit craindre que Tounkara cherche surtout à avoir un document officiel qui lui ouvrirait toutes les portes dans le cercle fermé des vrais investisseurs.
« Comment obtenir, avec un homme qui n’a encore rien réalisé de tangible en Guinée des garanties que les sommes levées vont être réellement investies en Guinée ? C’est toute la question », affirme un de nos interlocuteurs.
Ce qui semble sûr, le nom du fondateur de Gajah suscite des controverses troublantes auprès de plusieurs sources que nous avons interrogées.
WESTAF MINING a contacté par email le sieur Tounkara qui a préféré… déverser un flot d’insultes dont nous épargnerons nos lecteurs. Celui qui se dit être prêt de trouver des financements pour construire un port sec en Guinée, n’a toutefois pas nié ses promesses infructueuses pour Santou et Foumi, dans un passé récent.
« Trouvé moi in protocol pour Foumi avec ma signature et je vous réponds. Les vrais acteurs sont encore présent alors on peux vite vous répondre . Un projet qui na pas etait realiser depuis 45 ans. Et Santou, de que on nous impose des propos ou des suggestions douteux , on ce retire », a dit le fondateur de Gajah dans sa réponse que nous reprenons textuellement, sans correction. Comprenne qui pourra…
(source : Westaf Mining)