Ce mardi, au cours d’une plaidoirie intense lors du procès du massacre du 28 septembre, Me Alpha Amadou DS Bah, représentant des victimes, a exhorté le tribunal à imposer des peines sévères aux accusés. Il a également demandé que les faits soient qualifiés de crimes contre l’humanité.
« Dans cette salle d’audience, c’est l’honneur de notre système judiciaire qui est en jeu », a déclaré l’avocat. « Je suis convaincu que vous restaurerez sa réputation par votre jugement. Que cela serve d’avertissement à tous ceux qui pensent qu’ils peuvent impunément ôter la vie ou torturer des citoyens guinéens. Qu’ils comprennent que tôt ou
tard, ils devront réondre de leurs actes. »
Pour Me Alpha Amadou DS Bah, la qualification des faits en crimes contre l’humanité est cruciale. « Si cette qualification est retenue, tous les auteurs encore en liberté, se cachant ou pensant qu’ils échapperont à la justice, pourront être poursuivis et condamnés dans le futur », a-t-il souligné. « Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. C’est pourquoi il est impératif de retenir cette qualification, afin de donner une chance à ces criminels d’être traqués et punis. »
« Soyez conscients de la douleur des victimes, en particulier des morts et des disparus dont les âmes errent encore », a plaidé l’avocat. « Pensez à ces innocentes filles battues, violées ou tuées simplement pour avoir exercé leur droit fondamental de manifester. »
Avant de conclure, Me Alpha Amadou DS Bah a tenu à préciser : « Nous ne recherchons pas la vengeance, mais nous n’accepterons pas la complaisance. Nous voulons que la vérité soit le fondement de votre verdict. »
Saliou Keita