Lors des plaidoiries du procès du massacre du 28 septembre, la défense des victimes a fermement demandé réparation pour les préjudices subis et la condamnation des accusés. Me Martin Pradel, avocat de la partie civile, a souligné la longue attente des victimes pour obtenir justice.
« Quatorze années de patience, à attendre et à croire envers et contre tout que la justice est possible en Guinée. Quatorze années à retenir leur souffle », a déclaré Me Pradel, rappelant la lenteur du processus judiciaire.
Depuis le début de ce procès, a-t-il poursuivi, « nous constatons qu’une justice est possible. Maintenant, il faut aller jusqu’au bout. Nous voulons une justice humaine, issue de l’application d’un État de droit. Nous l’avons dit et répété : nous ne cherchons pas la vengeance, mais une véritable justice. La justice signifie réparation, application de peines aux responsables et réparation des préjudices. »
L’avocat du Barreau de Paris a également insisté sur la nécessité de restaurer la dignité des victimes. « Des hommes et des femmes ont tout perdu au stade de Conakry et dans les jours suivants. Il y a eu des tortures, des violences, et surtout des viols en plein jour, des viols à l’arme blanche. On a pris à des femmes leur dignité. Nous voulons que ce procès envoie un message fort de la part du peuple guinéen. Ces femmes ont été victimes d’actes odieux au stade de Conakry », a-t-il affirmé avec gravité.
La défense des victimes espère que ce procès marquera un tournant dans l’histoire judiciaire de la Guinée et offrira enfin aux victimes la justice qu’elles attendent depuis plus d’une décennie.
Alpha Amadou Diallo