La nouvelle est tombée comme un couperet : les radios Espace, FIM FM et Djoma ont vu leurs licences brutalement révoquées par la junte militaire en Guinée. Officiellement, ces stations sont accusées de ne pas se conformer aux exigences réglementaires. Mais au-delà de cette justification technique, c’est un symbole fort et inquiétant qui se dessine pour la liberté de la presse dans le pays.
Cellou Dalein Diallo, figure de proue de l’opposition et ancien Premier ministre, n’a pas tardé à réagir. Pour lui, il ne fait aucun doute que ce retrait de licences est une tentative flagrante de museler les voix critiques du régime. « Ce mercredi 22 mai 2024 restera gravé comme une journée sombre pour la liberté de la presse en Guinée. La junte a enterré ce jour-là les principes fondamentaux de la liberté d’expression en retirant les licences de FIM FM, Espace FM, Sweet FM et Djoma TV/FM, » a-t-il déclaré avec indignation.
L’accusation est lourde : Dalein voit dans cette décision une démonstration de la « folie liberticide » du régime militaire. Selon lui, cette action vise à faire taire ceux qui osent dénoncer les dérives du pouvoir – corruption, restriction des libertés, et l’éternel report du retour à un ordre constitutionnel. Le silence imposé à ces médias indépendants est un signal d’alarme pour tous ceux qui croient encore en une Guinée démocratique et libre.
En réponse, Dalein a exprimé une solidarité sans faille avec les journalistes et les organisations professionnelles, notamment le Syndicat professionnel de la presse de Guinée (SPPG). Ces acteurs courageux sont en première ligne dans la lutte pour préserver un espace de liberté et d’information dans un contexte de plus en plus répressif.
La fermeture de ces radios n’est pas qu’une simple affaire de licences. C’est une attaque directe contre la pluralité des voix, une tentative de contrôler l’information et de réduire au silence les contestations. Ce geste autoritaire de la junte militaire résonne comme un avertissement : en Guinée, la bataille pour la liberté de la presse est loin d’être terminée, et chaque citoyen doit rester vigilant face à ces atteintes répétées aux droits fondamentaux.
Alpha Amadou Diallo