Face à l’inquiétante expansion de la drogue Kush, les autorités de transition en Guinée redoublent d’efforts pour endiguer ce fléau. Dans les quartiers de Matam et Matoto, de nombreux jeunes ont déjà été interpellés, témoignant de l’ampleur du problème. Le tribunal de première instance de Mafanco a ainsi débuté, le jeudi 23 mai 2024, une série d’audiences visant les vendeurs et consommateurs de cette substance, ainsi que d’autres individus impliqués dans divers délits.
Le procureur de la République, Ibrahima Kanfory Camara, a fourni à notre reporter des précisions éclairantes : « La situation liée à la Kush est devenue alarmante, mobilisant les populations des communes de Matam et Matoto, relevant de ma juridiction. Le 6 avril dernier, nous avons procédé à l’arrestation de 43 personnes à Matam, dans le quartier Bonfi, où elles se livraient à des activités délictueuses. Grâce à la coopération entre la population et la police, notamment du commissariat central de Matam, ces individus ont été appréhendés, jugés, déférés et condamnés.»
L’initiative des autorités ne s’arrête pas là. Le procureur a également souligné une intervention récente du commissariat de Gbessia, où quatre personnes ont été arrêtées pour avoir collecté des paquets de cubes magiques impropres à la consommation dans une décharge. Ces individus sont actuellement devant le juge d’instruction, et les enquêtes se poursuivent.
La situation est tout aussi préoccupante à Matoto. « Pas plus tard qu’avant-hier, le commissariat central de Matoto a arrêté 38 personnes. La forêt d’Entag est devenue une zone dangereuse où il est impossible de circuler à des heures tardives. Grâce à la collaboration des habitants, les forces de sécurité ont mené une opération de ratissage, aboutissant à l’arrestation de 38 individus en possession de boulettes de drogue. Ces personnes ont été déférées et nous allons examiner leur situation », a ajouté Ibrahima Kanfory Camara.
Ce combat contre la drogue Kush est un témoignage poignant de la détermination des autorités guinéennes à restaurer la sécurité et la tranquillité dans les quartiers touchés. La coopération entre la population, la police et les institutions judiciaires est essentielle pour mettre fin à ce fléau qui gangrène la jeunesse et menace la cohésion sociale. Espérons que ces efforts portent leurs fruits et que Conakry retrouve bientôt des jours plus sereins.
Alpha Amadou Diallo