Au cœur du tumulte incessant qui anime les rues de la capitale guinéenne, la recherche d’une fluidité dans les déplacements a longtemps été un défi de taille. Jadis symboles de mobilité, les bus, jadis fournis par la société turque ALBAYRAK, ne sont aujourd’hui que des reliques inutilisées, témoins muets d’un système de transport en déclin. Nombre d’entre eux gisent, abandonnés, victimes d’un cruel manque d’entretien.
Pour disséquer cette crise cruciale de mobilité, Mamoudou Keïta, directeur national des transports terrestres, prend la parole chez nos confrère d’avenirguinee.com. Dès ses premiers mots, un tableau saisissant de la situation des transports terrestres se dessine, mettant en lumière les efforts déployés pour désengorger la circulation dans la grande Conakry et à travers le pays.
En abordant en particulier la question des bus, Keïta souligne la nécessité de clarifier certains points : « Il est essentiel de mettre les choses au clair. Le transport public est un service vital, tout comme l’éducation. Cependant, confronté à des limitations pour fournir ce service de manière exhaustive, l’État a permis à des opérateurs privés d’intervenir afin de combler ce manque. Ainsi, dans le domaine de l’éducation, tout comme dans celui du transport, il existe une coexistence entre les acteurs publics et privés, tous deux contribuant à fournir un service public », explique-t-il.
Regrettant la disparition de plusieurs sociétés publiques de transport, le directeur affirme que l’État s’efforce actuellement de restaurer toutes les infrastructures liées au système de transport et d’acquérir de nouveaux moyens de déplacement pour soulager les citoyens.
« En ce qui concerne notre société de transport public, depuis l’indépendance, nous en sommes à notre quatrième ou cinquième itération. Nous avons eu le Transport Urbain de Conakry, SOGETRAC, SOGUITRANS et SOTRAGUI. Aujourd’hui, dans le cadre d’un partenariat avec ALBAYRAK, une vingtaine de bus sont en circulation. L’État s’attelle désormais à la réhabilitation de toutes les infrastructures liées au transport, tout en acquérant de nouveaux moyens de déplacement pour améliorer significativement la qualité et la compétitivité du transport en commun en République de Guinée. En parallèle, nous œuvrons à créer un environnement propice à l’épanouissement des entreprises privées de transport. Lors du dernier lancement samedi dernier, où 12 nouveaux bus ont été mis en circulation, ces véhicules étaient ceux d’une société privée, respectant les réglementations nationales et collaborant avec l’État pour répondre aux besoins de déplacement de la population », conclut-il.
Dans cette quête incessante d’une mobilité améliorée, la Guinée trace résolument sa voie vers un avenir où les transports urbains ne seront plus un obstacle, mais un vecteur de développement et de prospérité pour tous ses citoyens.
Saliou Keita