Le 27 mai 2024, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a lancé une mise en garde qui résonne comme un cri de révolte. Les récentes fermetures des principaux médias privés du pays ont provoqué une onde de choc, incitant le SPPG à préparer une grève générale. Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat, a affirmé avec détermination que cette mobilisation était imminente.
Ce lundi matin, moins d’une semaine après que les autorités ont réduit au silence les principales chaînes de télévision et stations de radio guinéennes, le SPPG a annoncé son intention de riposter. Selon Pendessa, une grève générale est en gestation, et un courrier officiel sera prochainement adressé à la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG). « Ils veulent le silence, ils l’auront de Yomou à Conakry, » a-t-il martelé, convaincu que cette mobilisation touchera même les rouages de la présidence, jusqu’aux chauffeurs.
Bien que la date de cette grève reste indéterminée, les contours de la stratégie du SPPG sont volontairement flous. Pendessa a souligné que le syndicat ajustera ses actions en fonction des développements futurs. « On va l’ajuster au fur et à mesure pour l’adapter à la hauteur de la provocation, » a-t-il précisé, cultivant une part de mystère pour maintenir l’effet de surprise.
Lors de la conférence de presse, Pendessa a fustigé le retrait des agréments des groupes Hadafo Médias, Djoma et FIM FM, une décision qu’il a qualifiée d’illégale. Selon lui, seul la Haute Autorité de la Communication (HAC) possède la légitimité pour soumettre de telles propositions à l’exécutif. Il a accusé le ministère de dépasser ses prérogatives sans fournir de justifications claires pour ces mesures.
Pour fédérer la résistance, le syndicat tiendra une Assemblée générale ce samedi à la Maison de la Presse, ouverte à tous les travailleurs des médias. Cette réunion pourrait être le point de départ d’un mouvement de contestation d’envergure.
Ces événements s’inscrivent dans un climat de tension grandissante entre le gouvernement de transition et les médias en Guinée. La fermeture des médias n’est que le dernier épisode d’une série de frictions qui menacent la liberté de la presse et l’expression démocratique dans le pays. Le SPPG, en appelant à la grève, ne défend pas seulement les intérêts des professionnels des médias, mais se bat également pour le droit à l’information de tous les Guinéens.
Alpha Amadou Diallo