En ces temps où la démocratie et les droits humains semblent vaciller sous les coups de boutoir des crises politiques et sociales, Amnesty International Guinée prend les devants. L’organisation s’illustre par une initiative novatrice en mobilisant les écoles de Conakry à travers un concours éducatif ambitieux, la « Scolympiade ».
Depuis mars dernier, cette compétition s’inscrit dans le cadre du projet « École, amie des droits humains ». Sous la houlette de Souleymane Sow, directeur exécutif d’Amnesty International Guinée, et de son équipe, dix écoles de la capitale ont été mises au défi de démontrer leur engagement pour la démocratie et les droits humains. Le samedi 1er juin marquait l’apothéose de cette aventure, avec la confrontation des quatre écoles finalistes dans une lutte acharnée pour la première place.
Pour Souleymane Sow, l’enjeu est de taille. « Nous menons des activités de sensibilisation dans les écoles sur les notions des droits humains. Parmi les thématiques que nous abordons, la démocratie est centrale. Nous apprenons aux élèves à élire leur chef de classe, à participer à des réunions et à résoudre des problèmes par le dialogue. Ensuite, nous nous concentrons sur les relations interpersonnelles au sein des établissements scolaires, impliquant élèves, enseignants, direction et parents d’élèves. Le troisième thème porte sur le droit à un environnement sain, et enfin, nous abordons les violences basées sur le genre. » Cette vision holistique de l’éducation aux droits humains vise à forger des citoyens éclairés, prêts à défendre leurs droits et ceux des autres.
La satisfaction se lit aussi sur le visage d’Amadou Bah, représentant de la DCE de Ratoma. Il se félicite de la participation enthousiaste des élèves de sa commune, voyant dans ce concours un moyen efficace de « rehausser le niveau des apprenants».
Parmi les jeunes champions de cette noble cause, Fanta Boula Sangaré, élève en classe de terminale au lycée-collège de Sonfonia, s’est distinguée par sa brillante victoire. Avec un sourire radieux, elle confie : « C’est une immense fierté pour moi et pour mon école. Mon message à mes camarades est d’avoir foi en eux-mêmes, de rester détendus en compétition, de réviser et de garder l’esprit serein. À l’échelle nationale, j’encourage tout le monde à toujours respecter les droits humains, car ils sont essentiels. »
En guise de récompense, Fanta Boula Sangaré a reçu un ordinateur et un prix symbolique, témoignages de l’engagement d’Amnesty International Guinée à cultiver ces valeurs fondamentales dès le plus jeune âge.
Par cette initiative, Amnesty International Guinée montre la voie. L’organisation prouve qu’en semant les graines de la démocratie et des droits humains dans les esprits jeunes et impressionnables, elle prépare le terrain pour une société plus juste et équitable. Les écoles, en devenant des bastions de ces idéaux, dessinent un avenir où chaque citoyen est conscient de ses droits et responsabilités, où chaque voix compte. Car c’est en éduquant nos enfants que nous bâtirons la Guinée de demain, une Guinée fière, forte et respectueuse des droits de tous.
Algassimou L Diallo