Le crépuscule de novembre enveloppait la ville de Conakry lorsqu’un événement stupéfiant se déroula à la maison centrale de Coronthie. Claude Pivi, ancien ministre de la sécurité présidentielle, s’évanouit dans la nature, orchestrant une évasion spectaculaire. Un commando intrépide, dirigé par son propre fils Verni Pivi, avait réussi l’impossible : arracher Claude Pivi de sa cellule.
Pivi était un homme au passé lourd. Accusé pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009, une journée funeste où 156 personnes furent tuées, des centaines blessées, et plus de 109 femmes violées. Ces atrocités avaient été commises lors d’une manifestation contre une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, alors président de la transition. Le procès de Pivi avait pris une tournure sombre : le parquet réclamait la prison à perpétuité avec 30 ans de sûreté pour lui et son complice, Moussa Dadis Camara.
Les jours se transformèrent en semaines, puis en mois. Le 4 juin 2024, marquait le septième mois depuis cette évasion audacieuse. Le gouvernement guinéen, désespéré de remettre la main sur Claude Pivi, offrit une récompense colossale de 500 millions GNF à quiconque fournirait des informations menant à sa capture. Malgré cette somme alléchante, Pivi demeurait insaisissable.
Pendant ce temps, au cœur de la maison centrale de Conakry, les coaccusés de Pivi croupissaient en prison, attendant leur sort. L’ombre de leur ancien camarade, maintenant fugitif, planait sur eux, un rappel constant de la fragilité de leur propre liberté.
Les autorités multipliaient les efforts, scrutant chaque recoin du pays, chaque murmure dans les rues, mais Claude Pivi, comme un fantôme, restait hors de portée. Les spéculations allaient bon train : certains disaient qu’il s’était réfugié dans une région reculée, d’autres prétendaient qu’il avait quitté le pays. Mais la vérité, elle, demeurait un mystère bien gardé.
Ainsi, l’histoire de Claude Pivi se perpétuait, un récit de fuite et de dissimulation, laissant derrière elle un parfum de scandale et une question lancinante : où se cachait-il ? L’avenir seul détenait la clé de ce mystère, tandis que le présent restait suspendu, entre espoir et désillusion.
Alpha Amadou Diallo