Dans les premières lueurs du matin, une tragédie inattendue a secoué les paisibles routes entre les districts de Manakrö et Wawakrö, non loin de la ville de Beyla. Comme un éclair dans le calme du petit matin, un accident de la circulation a semé la mort et la douleur dans son sillage.
Les rayons du soleil perçaient à peine à travers les branches des arbres, lorsque le destin a frappé de plein fouet. C’était un de ces moments où le temps semble suspendu, où le monde retient son souffle avant l’explosion de la tragédie.
Les nouvelles sont sombres : cinq âmes ont été arrachées à la vie, tandis que d’autres luttaient entre la vie et la mort, leurs destins suspendus à un fil fragile. L’hôpital préfectoral, témoin silencieux de tant de drames, s’est soudainement retrouvé assailli par l’afflux des blessés, emportés par l’urgence de la situation.
Les rumeurs courent déjà, comme des feux follets dans la nuit. Les murmures parlent d’un des nouveaux bus rutilants de la société de transport ST (Soumaoro Transport), un vaisseau qui, au lieu d’offrir sécurité et confort, est devenu le théâtre d’une tragédie évitable. Les témoins racontent que le chauffeur, après une nuit entière passée à fendre l’obscurité de la route, a succombé à la tentation du sommeil, abandonnant le volant à son funeste destin.
Les secouristes, ces héros anonymes qui bravent les périls pour sauver des vies, décrivent la scène comme un cauchemar éveillé. Leurs mains, habituées à panser les blessures et à réconforter les âmes brisées, tremblent devant l’ampleur de la destruction, devant l’injustice cruelle de la mort.
Dans cette région forestière où la vie suit son cours paisible, le cri des sirènes et le ballet des ambulances résonnent comme un rappel brutal à la fragilité de notre existence.
Et maintenant, dans l’attente fébrile des nouvelles à venir, dans l’obscurité troublée par l’éclat des gyrophares, une seule certitude demeure : la route est longue et sinueuse, et chaque virage peut réserver son lot d’horreur et d’imprévu.
Abdoul Chaolis Diallo