Sous les feux de la critique, la Guinée se trouve à un carrefour crucial de sa démocratie. Le discours enflammé du camp d’Alpha Condé résonne comme un cri d’alarme contre ce qui est perçu comme une érosion flagrante de la transparence et de la démocratie. Au centre de cette tempête politique, le Premier ministre Bah Oury est interpellé sur des sujets brûlants : les marchés octroyés de gré à gré et la répression croissante des médias, accusés de museler les voix dissidentes.
L’ancien ministre Marc Yombouno a souligné l’aspiration du président, le général Doumbouya, à une action publique plus transparente et à des débats démocratiques plus animés. Cependant, ces intentions louables semblent se heurter à une réalité amère. Les questions cruciales demeurent sans réponse, alimentant le scepticisme quant à l’engagement réel envers la transparence.
« Combien de marchés gré à gré ont été accordés ? Quel est leur pourcentage par rapport à ce que la loi autorise ? » Ces questions, soulevées avec véhémence, exposent les failles d’un système obscur qui mine la crédibilité du processus. Mais c’est surtout la répression croissante de la presse qui a suscité l’indignation.
Des voix s’élèvent pour déplorer le sort des médias qui osent creuser ces affaires et les exposer au grand jour. « Pendant ce temps, le Premier ministre demande plus de transparence. Alors pourquoi s’acharner sur les médias ? » s’interroge un cadre du RPG Arc-en-ciel, mettant en lumière l’absurdité d’une démarche qui semble étouffer toute forme de débat démocratique.
Dans une Guinée où la liberté de la presse est devenue une denrée rare, une question brûlante émerge : peut-on réellement prétendre à des débats démocratiques sans la présence et la liberté d’action des médias ? Bah Oury, en tant que figure clé du gouvernement, se doit de répondre à cette interrogation cruciale. L’avenir de la démocratie guinéenne semble suspendu à sa capacité à restaurer la confiance et à rétablir les fondements d’une gouvernance transparente et démocratique.
Alpha Amadou Diallo