Kaleta et Souapiti, 11 juin 2024 – Aboubacar Camara, ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a entrepris une visite de terrain sur les sites des barrages de Kaleta et Souapiti. Accompagné d’une délégation incluant des membres de son département et de la Guinéenne d’électricité (EDG), le ministre visait à identifier les causes du déficit d’eau qui affecte la production électrique dans le Grand Conakry.
Lors de cette visite, Aboubacar Camara a constaté une baisse préoccupante du niveau d’eau dans les barrages. « Le niveau d’eau aujourd’hui à Souapiti et Kaleta a considérablement diminué. Les barrages souffrent. Sur quatre turbines, seule une fonctionne en journée, fournissant environ 100 mégawatts à Souapiti. À Kaleta, une seule turbine opère, produisant une trentaine de mégawatts. Le niveau d’eau est extrêmement bas, nous approchons d’une phase critique », a-t-il alerté.
Le ministre a relevé que le niveau d’eau actuel est de 186 mètres, alors qu’il devrait être à 210 mètres, soit un déficit de plusieurs milliards de mètres cubes. Cette situation résulte d’une surexploitation des barrages et de la dégradation du couvert végétal environnant. En conséquence, les capacités de production sont drastiquement réduites, Souapiti ne produisant que 220 mégawatts sur les 450 prévus.
Aboubacar Camara a souligné l’urgence d’une action environnementale concertée. « La situation environnementale est catastrophique. Il est crucial de sensibiliser la population et de protéger les périmètres des fleuves pour que la pluviométrie prévue lors de la construction des barrages soit atteinte », a-t-il recommandé.
En termes de solutions, le ministre a mentionné l’interconnexion électrique avec le Sénégal, tout en admettant que des solutions à long terme doivent être envisagées. « Nous avons compris que la capacité des barrages dépend fortement du climat, ce qui complique les prévisions de production. C’est pourquoi nous nous tournons vers une transition énergétique, en diversifiant nos sources d’énergie avec le solaire, le gaz, et pourquoi pas l’éolien, pour compenser ce déficit lié à l’eau », a-t-il conclu.
Saliou Keita