Le ciel s’assombrit pour Ibrahima Tawel Camara et Djénè Diaby, commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC), après leurs révélations fracassantes sur des paiements en espèces effectués par le général Mamadi Doumbouya à certains patrons de presse. Les deux commissaires, désormais suspendus de leurs fonctions, se retrouvent à devoir comparaître devant le tribunal de Dixinn le 11 juillet 2024 à 9h, suite à une plainte pour « dénonciation calomnieuse et diffamatoire » déposée par FIM FM, Hadafo Média et Djoma Média.
Tout a commencé lors d’une conférence de presse à Kankan, où Camara et Diaby ont dénoncé des versements substantiels aux directeurs des trois médias, fermés depuis le 22 mai 2024. Selon eux, ces fonds provenaient directement du président de la transition et visaient à influencer leurs lignes éditoriales pour qu’elles soutiennent les actions du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).
Ces révélations ont fait l’effet d’une bombe, secouant profondément le paysage médiatique et politique guinéen. Elles soulèvent des questions pressantes sur la liberté de la presse et l’intégrité des institutions de régulation de l’information dans le pays. La convocation de Camara et Diaby devant la justice ne fait qu’accentuer ces tensions, cristallisant les inquiétudes sur l’indépendance des médias face aux pressions du pouvoir.
Les prochains développements de cette affaire seront scrutés de près, tant par les professionnels des médias que par les défenseurs des libertés démocratiques. En Guinée, l’affaire Camara-Diaby pourrait bien devenir un tournant décisif pour la presse et la démocratie.
Saliou Keita