Ce lundi 5 août 2024, le Palais du peuple de Conakry a été le théâtre d’une plénière cruciale, durant laquelle les conseillers nationaux ont examiné et adopté le rapport sur les recettes du projet de Loi de Finances rectificative pour l’exercice 2024. Cette séance, qui a attiré une foule notable comprenant des membres du gouvernement, du CNRD, des conseillers nationaux ainsi que des cadres de l’administration parlementaire, a été marquée par des débats intenses et des recommandations significatives.
Le rapport, présenté par l’honorable N’gouamou Fabara KONE de la Commission du Plan, des Affaires Financières et du Contrôle Budgétaire, a mis en lumière plusieurs préoccupations clés soulevées lors des travaux en commissions et inter commissions.
Redevabilité de l’ARPT au Trésor Public
La Commission a souligné un problème récurrent concernant l’Agence de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). L’ARPT, malgré les prévisions d’une contribution de 381 milliards GNF au Trésor public, n’a payé que 30 milliards GNF sur les 110 milliards GNF proposés, soit un taux de seulement 27%. Le CNT a déploré l’inefficacité des recommandations passées et a exigé que l’ARPT se conforme aux normes budgétaires en vigueur. Il a également appelé à une adaptation urgente de son statut conformément à la loi du 13 mars 2023 sur les Autorités Administratives Indépendantes.
Restructuration d’EDG
Le rapport a également critiqué l’impact financier d’EDG (Électricité de Guinée), qui consomme une part disproportionnée des recettes minières. Avec des créances fiscales s’élevant à 1354,6 milliards GNF, EDG accapare presque toutes les ressources minières du pays, estimées à 4249,8 milliards GNF. Le CNT a souligné que les ressources minières, représentant plus de 90% des exportations du pays, devraient plutôt servir à diversifier l’économie et à financer des infrastructures essentielles. Une réforme en profondeur d’EDG a été jugée indispensable pour remédier à la situation budgétaire et aux troubles sociaux associés.
Institution d’un service de Passeport express
Enfin, le rapport a abordé les dysfonctionnements liés à la délivrance des passeports. Des cas de corruption et de spéculation ont été signalés, avec des frais officieux élevés pour accélérer la procédure. Pour remédier à ces problèmes, le CNT a recommandé l’instauration d’un service de passeport express, permettant la délivrance en 48 heures contre un tarif plus élevé. Cette mesure vise à améliorer les recettes, à réduire la congestion dans les centres de délivrance, et à offrir un meilleur service aux citoyens, tant résidents qu’expatriés.
Ce rapport marque un tournant dans la gestion budgétaire et administrative du pays, avec des recommandations visant à renforcer la transparence, à améliorer l’efficacité et à assurer une meilleure utilisation des ressources publiques.
Algassimou L Diallo