Lors d’une conférence ce mercredi 7 août 2024, Dr Dansa Kourouma, président du Conseil national de la transition (CNT), a vivement critiqué la prolifération des partis politiques en Guinée. Il a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme un marché de partis politiques, alimentant la corruption et la mauvaise gestion des ressources nationales.
« Tout le monde, y compris les narcotrafiquants, a créé des partis parce qu’on a dit : “pour être candidat, il faut créer un parti.” Ce pays-là, on le connaît. La plupart des leaders politiques les plus charismatiques de ce pays ont acheté leurs partis. Ils n’ont pas créé leur parti. Partis en vente libre à 10, 15, 20, 100, 300 millions de francs guinéens par des cadres pour présenter leurs candidatures aux élections. Cela encourage la corruption et le bradage de nos ressources. La Guinée est le seul pays au monde, parmi ceux que j’ai visités, où le parti s’achète. C’est parce que nous avons fermé la loi et créé de l’autre côté la pagaille. Si le parti s’achète, les narcotrafiquants peuvent acheter un parti aussi. Qu’est-ce qui les empêche ? Qui sait s’ils n’ont pas des partis achetés à l’instant ? »
Dr Kourouma a souligné qu’il n’existe aucun lien entre la candidature de certaines personnes et la mise en place de la candidature indépendante : « Faire un lien entre la candidature de qui que ce soit par rapport à l’instauration de la candidature indépendante, je pense que s’il n’y a pas de mauvaise volonté, il n’y a pas de lien. »
Il a également défendu la candidature indépendante, la considérant comme rigoureusement encadrée et sans lien avec les narcotrafiquants. « Il y a des partis en Guinée que leurs collègues appellent “les partis de salon”, depuis qu’on a commencé à faire des élections, ils n’ont jamais eu 5 000 voix aux élections. La loi va instaurer le parrainage des candidatures indépendantes. Pour être candidat indépendant, il faut présenter des signatures représentant au moins 1 % des électeurs inscrits sur la liste nationale. Cela n’est-il pas plus pertinent qu’un parti de salon ? L’autre critère, c’est celui de la moralité des candidats : le casier judiciaire. Est-ce que le candidat n’a pas été condamné pour des faits de crimes économiques ou de sang ? »
Dr Kourouma a conclu en affirmant que la moralité et la représentativité des candidats indépendants sont cruciales pour la démocratie guinéenne, et que ces mesures visent à renforcer l’intégrité du processus électoral.
Saliou Keita