Le 6 août 2024, l’adjudant Cécé Raphaël Haba a été libéré après avoir été renvoyé des fins de la poursuite par le tribunal criminel de Conakry dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009. Après 14 années de détention à la maison centrale de Conakry, cet ancien militaire, devenu pasteur en prison, a retrouvé son domicile.
Dans une interview exclusive accordée à VisionGuinee mercredi, le pasteur Haba a partagé les défis qu’il a rencontrés en prêchant la parole de Dieu derrière les barreaux. « Je rends gloire à Dieu, ma détention en prison n’a pas été vaine. Je remercie celui qui m’a protégé. Le temps que j’ai passé en prison, je ne le regrette pas. La prison n’est pas la fin du monde, c’est un lieu de transformation », a-t-il confié.
Bien que rien ne le prédestinait à devenir pasteur, Raphaël Haba affirme que son séjour en prison a été un tournant décisif dans sa vie. « Pour certains, la prison est synonyme de dégradation, mais pour moi, c’était un lieu de révélation. En étant incarcéré, je me suis rapproché de Dieu, cherchant à le connaître profondément. Après cette rencontre, j’ai ressenti le besoin de partager cette foi avec mes frères », explique-t-il.
Le pasteur Haba a parcouru les cellules de la maison centrale pour diffuser la parole de Dieu, incitant ses codétenus à changer de comportement. « Prêcher en prison n’a pas été facile. Au début, il y avait du rejet, mais il est crucial d’accepter les défis pour transmettre le message. Certains ont accepté et ont modifié leur comportement », précise-t-il. Selon lui, « comprendre la parole de Dieu conduit à rejeter le mal, et c’est ainsi que nous avons pu atteindre nos objectifs ».
Haba est convaincu que ceux qui commettent des actes répréhensibles ne connaissent pas véritablement Dieu. « J’ai tenté de leur faire comprendre que le crime, le viol et l’escroquerie sont inacceptables. Pour qu’une personne vous écoute, il faut d’abord qu’elle vous entende. Ceux qui nous écoutaient ont changé ; certains ont abandonné la criminalité, l’escroquerie et le viol », souligne-t-il.
Par ailleurs, Haba a mis en place des initiatives pour soutenir les femmes et les mineurs détenus à la maison centrale. « J’ai créé une ONG pour aider les femmes détenues et les mineurs. Les femmes bénéficiaient de formations en couture et coiffure, et à l’issue de six mois, elles recevaient une attestation », révèle-t-il.
source: visionguinée