La lutte contre la vente de produits prohibés et dangereux pour la santé prend une nouvelle dimension à Kissidougou. Après la saisie récente de boissons alcoolisées frelatées dans le quartier Kôrodou 2, c’est maintenant une quantité alarmante de produits médicaux contrefaits qui a été mise hors circuit par la brigade de recherches de la gendarmerie territoriale. Ce dernier coup de filet, survenu dans le quartier Dounikônô 2, témoigne de la détermination des autorités locales à éradiquer ce fléau qui menace la santé publique.
L’opération du lundi 19 août, saluée par les habitants de Kissi-faramaya, marque un tournant dans cette guerre contre les produits illicites. Mohamed Bama Camara, procureur du Tribunal de Première Instance de Kissidougou, a tenu à informer la population via la presse locale dès le lendemain. Cette transparence, devenue une marque de fabrique de son mandat, est essentielle pour renforcer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires.
Les circonstances de cette saisie sont révélatrices des défis auxquels la justice est confrontée. C’est un citoyen vigilant qui a donné l’alerte, révélant les agissements d’un individu transformant son domicile en pharmacie clandestine. La réaction des autorités a été immédiate et exemplaire : une perquisition a permis de découvrir 218 cartons remplis de médicaments contrefaits, parmi lesquels des produits tels que le Zincofer, Bioferon, Analgizem, et des antibiotiques comme l’Ampicilline injectable et la Ceftriaxone.
L’intervention d’un spécialiste des produits pharmaceutiques, sollicité par le procureur Camara, a confirmé l’ampleur du danger. Non seulement ces médicaments sont contrefaits, mais certains d’entre eux, comme l’Antapele Analgizem Metanizol, avaient été retirés du marché guinéen depuis 2018. Cette découverte macabre souligne l’urgence d’intensifier la lutte contre la vente illicite de produits pharmaceutiques, un combat qui doit impliquer tous les acteurs de la société.
Il ne fait aucun doute que la situation est grave. La menace que représentent ces médicaments contrefaits pour la santé publique est immense. Toutefois, ce genre d’opération est la preuve que la vigilance et la détermination peuvent faire reculer ce fléau. Mais il est aussi crucial de se pencher sur les causes profondes de cette situation, notamment le manque criant de pharmacies agréées dans les zones rurales, qui pousse la population à se tourner vers des circuits parallèles.
Lutter contre ces pratiques illégales ne se résume pas à des saisies spectaculaires. Il s’agit d’un effort continu qui doit passer par l’amélioration de l’accès aux soins de qualité et la sensibilisation de la population aux risques liés à la consommation de produits non contrôlés. Le régime en place a fait de cette lutte une priorité, mais il ne pourra réussir qu’avec l’appui et la vigilance de la population.
Cette dernière affaire à Kissidougou doit être un signal d’alarme, une invitation à redoubler d’efforts pour protéger les citoyens contre les dangers qui se cachent derrière ces produits trompeurs. Le combat est loin d’être terminé, mais les récentes actions menées par la gendarmerie de Kissidougou montrent que la bataille est en cours, et que chaque victoire compte.
Saliou Keita