Lors d’une rencontre avec les militants et sympathisants de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à Chicago, Cellou Dalein Diallo, ancien chef de file de l’opposition guinéenne, a exprimé ses vives préoccupations concernant la situation actuelle en Guinée. Exilé depuis plusieurs mois, Diallo a profité de cette occasion pour clarifier les raisons du soutien de son parti à la junte militaire après la prise de pouvoir, tout en déplorant la dégradation de la situation dans son pays natal.
« La situation en Guinée est grave », a déclaré Diallo devant un auditoire attentif. « Lorsque la junte a pris le pouvoir, elle avait promis de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au dysfonctionnement des institutions, et aux violations des droits et libertés. Elle avait inscrit dans sa charte qu’aucune situation d’exception ne pouvait justifier de tels abus. Mais aujourd’hui, nous comptons 55 morts, abattus sans avoir eu droit à la moindre justice, sans la moindre enquête pour déterminer qui les a tués et pourquoi. Parmi eux, la majorité avait moins de 20 ans. C’est cela le respect des droits de l’homme ? »
Diallo a également rappelé que la junte s’était engagée devant la CEDEAO et la communauté internationale à organiser des élections avant le 31 décembre 2024. « Ils avaient promis qu’aucun membre du CNRD, du gouvernement ou du CNT ne serait candidat à l’élection présidentielle. Et maintenant, ils demandent du temps supplémentaire », a-t-il ajouté avec amertume.
Le président de l’UFDG a ensuite remis en question la légitimité du soutien apporté à la junte : « Le soutien que nous leur avons accordé reposait sur des discours et des serments. Dès lors qu’ils renoncent à leurs engagements, ils ne doivent plus bénéficier de notre soutien. Est-ce que vous êtes prêts pour le combat ? Notre pays a trop souffert. Nous, à l’UFDG, nous nous sommes battus, nous avons fait beaucoup de sacrifices. Combien de morts, combien de maisons détruites, combien d’enfants tués sans justice ? Nous nous battons pour le pays, pour garantir l’égalité des droits et des chances entre tous les fils de la nation, pour assurer la sécurité de tous », a-t-il conclu avec détermination.
Algassimou L Diallo