Le 9e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), tenu le 5 septembre à Beijing, a marqué bien plus qu’une simple réunion diplomatique entre la Chine et l’Afrique. Dans un contexte mondial fracturé, marqué par des tensions géopolitiques, des conflits violents et une pauvreté grandissante, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a mis en lumière une injustice profonde : l’Afrique demeure exclue des cercles décisionnels mondiaux les plus puissants.
Dénonçant avec vigueur cette situation, Guterres a lancé un appel poignant depuis la tribune du Grand Palais du Peuple à Beijing. « Il est outrageant que l’Afrique ne dispose toujours pas d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-il déclaré. Un propos fort qui résonne dans une communauté internationale où l’Afrique, riche de ses ressources et de sa jeunesse, se trouve pourtant systématiquement marginalisée sur la scène mondiale.
Mais au-delà de ce constat, Guterres a placé ce forum sous le signe de l’espoir, estimant qu’il est temps de réparer ces « injustices historiques ». L’occasion, selon lui, se présentera lors du Sommet de l’avenir, prévu les 22 et 23 septembre 2024 à New York. Un moment charnière pour revoir les équilibres mondiaux et rebâtir un ordre fondé sur la solidarité et la justice, où l’Afrique trouvera enfin la place qu’elle mérite.
En s’adressant aux dirigeants présents, le chef de l’ONU a rappelé que l’Afrique ne peut plus être vue comme une périphérie dans un monde globalisé. Son développement, sa sécurité et son avenir sont indissociables de ceux du reste du globe. Pour cela, Guterres a insisté sur l’urgence de réformer les institutions internationales, à commencer par celles financières, afin qu’elles reflètent les réalités d’aujourd’hui et soient capables de répondre aux défis des pays en développement.
Cet appel au changement, martelé par Guterres, ne se résume pas à un simple vœu pieux. Il reflète une vérité crue : l’ordre mondial actuel, hérité d’une époque révolue, n’est plus tenable. Les pays africains, trop souvent réduits au rôle de spectateurs, doivent désormais devenir des acteurs à part entière. Et c’est précisément ce message que le secrétaire général a voulu porter à l’attention des dirigeants présents au FOCAC.
En concluant son discours, Guterres a réaffirmé l’importance du partenariat sino-africain, qu’il voit comme un moteur de changement vers un monde plus équitable. Le soutien des Nations Unies à cette alliance est clair : il s’agit d’une voie vers la paix, le développement durable et le respect des droits humains, sur une planète où les défis à venir nécessitent une action collective. Plus que jamais, il est temps de donner à l’Afrique les moyens de contribuer pleinement à ce monde en mutation.
Le 9e Forum Chine-Afrique n’est donc pas seulement une opportunité de renforcer les liens entre deux continents, mais aussi un moment de vérité pour la communauté internationale. La question est simple : sommes-nous prêts à rétablir l’équilibre et à offrir à l’Afrique la place qu’elle mérite dans l’architecture mondiale du XXIe siècle ? Guterres, lui, a fait son choix.
Algassimou L Diallo