L’artiste Élie Kamano a, dans une interview accordée à L’indépendant et lindependant.org, invité l’ancien président de la transition de 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara à demander « pardon » au peuple de Guinée à quelques heures de sa comparution devant le tribunal criminel de Dixinn dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009.
Au moins 157 personnes ont été tuées au stade du 28 septembre ce jour-là et plus d’une centaine de femmes auraient été violées, selon diverses organisations des droits de l’homme.
Le reggae man qui a plongé dans le marigot politique estime qu’en tant que premier responsable de la Guinée au moment des faits, la première des choses que Moussa Dadis Camara doit faire c’est de présenter des excuses aux Guinéens, avant même le début de son audition.
« Si je parle des responsabilités, ce n’est pas politique ni pénal. Lorsqu’on prend les accusés qui sont passés à tour de rôle à la barre, à les entendre parler, on ne peut pas dédouaner finalement le capitaine Dadis Camara », estime Kamano.
« Il était le premier responsable de la Guinée à l’époque. Il doit présenter des excuses avant d’essayer d’adopter une autre stratégie, mais pas celle de la confrontation » a-t-il conseillé à l’ex putschiste.
« Je dirai (aux conseillers de Dadis) de ne pas aller à la confrontation avec Toumba et autres », dit-il.
Selon Kamano, le fait que Dadis présente des excuses ne fait pas forcément de lui un coupable de ce qui s’est passé le 28 septembre 2009, mais cela pourrait servir de base pour réconcilier les Guinéens.
« Dans la logique de la réconciliation et de l’apaisement (…) lorsqu’il le fera lui-même, connaissant ses partisans, je pense qu’on va couper le cordon du repli identitaire. (…) Cette demande d’excuse va apaiser les tensions », estime l’artiste.
Kamano affirme que la majeure partie des guinéens attend cette réaction du président Dadis d’ici le lundi 12 décembre, jour de sa première comparution.
Amadou Tidiane Diallo