La question se pose légitimement à la lumière des récentes nominations au sommet de l’État guinéen, où les jeux de pouvoir et de repositionnement semblent en cours. Parmi les noms qui circulent, celui d’Alphonse Charles Wright, ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, suscite l’interrogation.
Figure marquante du gouvernement Bernard Goumou, Alphonse Charles Wright s’est distingué par son travail à la tête de son ministère. Il a entrepris de réformer certains pans de l’appareil judiciaire guinéen, en disciplinant fonctionnaires et officiers de police judiciaire, tout en menant des actions significatives dans les prisons du pays. Rénovation des infrastructures carcérales, amélioration de l’alimentation des détenus, Charles Wright n’a pas ménagé ses efforts pour apporter des changements concrets.
Cependant, malgré ses initiatives, certains observateurs estiment qu’il lui manquait la stature d’homme d’État, une qualité indispensable pour naviguer dans les hautes sphères du pouvoir. À plusieurs reprises, il a été critiqué pour ses relations tendues avec ses homologues magistrats, et quelques dossiers sensibles, notamment liés aux mœurs, ont terni son parcours. Comme on dit souvent, « un tissu blanc craint les taches » : même une petite imperfection peut altérer l’image d’une carrière prometteuse.
Mais tout reste possible en Guinée. À l’instar de certains anciens ministres récemment recyclés, Alphonse Charles Wright pourrait bénéficier des faveurs du président de la transition. Les exemples récents ne manquent pas : Moussa Cissé, ancien ministre du Budget, a été nommé à la tête de la Société nationale des pétroles (SONAP), tandis que Guillaume Hawing, ex-ministre de l’Éducation nationale, a pris les rênes du Centre national de surveillance et de police des pêches (CNSP). Gandho Barry, autre ancien ministre, a pour sa part été désigné à la direction générale d’Électricité de Guinée (EDG).
La tendance semble donc bien établie : les anciens cadres du gouvernement trouvent leur place dans l’administration publique ou dans les grandes institutions nationales. Il ne serait donc pas surprenant qu’Alphonse Charles Wright soit lui aussi réintégré, dans une fonction encore à définir. L’opinion publique guette désormais la publication du décret qui scellera son avenir politique.
Saliou Keita