La montée de l’insécurité à Conakry devient une préoccupation majeure. Dans une capitale où les citoyens aspirent à la paix et à la stabilité, les autorités se voient contraintes de réagir avec fermeté. La récente réunion stratégique entre les acteurs de la justice et de la sécurité marque une étape importante dans la lutte contre la criminalité. Mais est-ce suffisant ?
Fallou Doumbouya, Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, a dressé un tableau préoccupant : la recrudescence de la criminalité est étroitement liée à l’augmentation de la consommation de drogues dans la ville. De la périphérie aux quartiers plus centraux, les drogues s’installent, s’infiltrant dans des espaces souvent laissés en marge – marchés, maisons abandonnées, motels. Ce constat exige une réponse forte, mais aussi coordonnée.
Il ne suffit plus de multiplier les arrestations ou les descentes policières. Comme l’a souligné le Procureur, il faut un véritable front commun entre les forces de l’ordre, les magistrats et les responsables locaux. Mais au-delà des discours et des promesses d’une « tolérance zéro », l’efficacité de cette lutte se mesurera à la capacité de ces acteurs à traduire leurs ambitions en actions concrètes, et surtout durables.
Si la Guinée, et plus particulièrement Conakry, aspire à restaurer la tranquillité, la solution ne réside pas seulement dans la répression. Il s’agit aussi de prévenir, d’éduquer, de proposer des alternatives aux jeunes souvent piégés par ce cycle de violence et de dépendance. La question des moyens, tant financiers qu’humains, demeure cruciale. Une synergie renforcée, certes, mais avec quels outils ?
La population attend des résultats tangibles. Pour que cette lutte soit efficace, elle doit être implacable contre les coupables, mais aussi juste et prévoyante pour éviter que d’autres ne basculent à leur tour. Conakry a connu trop de périodes d’instabilité. Cette mobilisation contre la criminalité sera-t-elle le début d’un véritable tournant, ou un énième effort voué à s’essouffler ?
L’heure est à la vigilance, et surtout à l’action. Conakry a besoin de retrouver sa sérénité, mais cela nécessite bien plus qu’une simple opération musclée. Le défi est immense, mais l’espoir demeure.
Algassimou L Diallo