Le vendredi 20 septembre, un déjeuner de travail a réuni les ministres porte-parole de la présidence et du gouvernement à la plage de Camayenne. Parmi les sujets discutés, une annonce a capté l’attention : le limogeage de Moussa Cissé, ex-directeur général de la Société Nationale des Pétroles (SONAP). Une décision qui, au-delà de la simple gestion administrative, révèle la volonté des autorités d’instaurer un climat de discipline au sein de l’appareil d’État.
Le Général Amara Camara, porte-parole de la présidence, a expliqué les raisons de cette éviction, affirmant que Moussa Cissé avait enfreint une directive officielle. Selon lui, l’ancien dirigeant de la SONAP, bien qu’informé de la nécessité de suivre un cadre strict, aurait pris des libertés en quittant le territoire sans document officiel, alors qu’il était supposé être en déplacement prolongé.
Ce rappel à l’ordre, sans être exceptionnel, soulève des questions plus larges. Si l’on peut se féliciter de la transparence de la communication officielle, il n’en reste pas moins que cette affaire illustre les dysfonctionnements qui peuvent miner les institutions publiques. Les détails fournis laissent planer une part de mystère, comme souvent dans ce genre de dossiers, alimentant les spéculations et frustrations dans l’opinion publique.
Cette décision de limogeage doit être lue à la lumière d’une dynamique plus large : celle d’un pouvoir qui se veut intransigeant face aux manquements. L’acte est clair, mais l’interrogation demeure sur la profondeur de la réforme et de la culture de responsabilité que le gouvernement entend véritablement instaurer. Les autorités sauront-elles appliquer cette rigueur à tous les niveaux de l’administration, ou Moussa Cissé n’est-il qu’un exemple parmi d’autres ?
La fermeté affichée ici devra se traduire par une cohérence dans les actions futures du gouvernement. Car si la quête d’une gouvernance rigoureuse est bienvenue, elle ne peut se limiter à quelques gestes symboliques. Les citoyens guinéens attendent désormais de voir si cette démarche s’inscrira dans la durée et surtout, si elle touchera l’ensemble des acteurs de l’État. Le limogeage de Moussa Cissé n’est peut-être qu’un premier pas dans cette direction.
Alpha Amadou Diallo