Le conseil supérieur de la Diaspora Forestière trouve aussi « inadmissible » d’accepter la mort dans des conditions non encore élucidée du Colonel Célestin Bilivogui. Dans une déclaration rendue publique ce 28 septembre, cette structure a condamné une mort de trop et a exigé une autopsie.
Ci-dessous ladite déclaration!
C’est avec une indignation et une consternation profonde, mêlées à une douleur insupportable, que le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière (CSDF) a appris, dans la journée du Mercredi 25 Septembre 2024, la triste et révoltante nouvelle de la mort du Colonel Cécé Célestin Bilivogui.
Nous présentons nos condoléances les plus émues à sa famille biologique, à ses proches et amis, à la région forestière et au peuple de Guinée dans son ensemble. Nous nous inclinons pieusement devant sa mémoire et celle de ses devanciers, et nous prions pour le repos de leurs âmes.
Le CSDF condamne avec la plus grande fermeté cette mort de trop d’un fils de la Guinée, injustement arraché à sa famille et à son pays dans des circonstances qui révoltent la conscience humaine. Ceci en violation flagrante des droits les plus élémentaires consacrés par nos textes de loi.
Le Colonel Bilivogui, éminent officier de l’armée guinéenne, a été arrêté il y a environ un an dans son bureau pour être emmené vers une destination inconnue. Depuis, ni sa famille, ni ses avocats n’ont eu l’opportunité de savoir où il était détenu. Aucun contact n’a été établi avec lui, aucune explication n’a été donnée sur les raisons de cette arrestation hors normes. Pire encore, il n’a jamais été présenté devant une juridiction compétente pour connaître les accusations portées contre lui et lui offrir la chance de se défendre, bafouant ainsi tous les principes élémentaires de la justice et des droits de l’homme.
Ainsi, le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur ces graves violations des droits et libertés fondamentales, qui perdurent, en République de Guinée. Comment expliquer qu’un citoyen, un serviteur de la nation, soit ainsi privé de liberté, maintenu dans un silence absolu, et que c’est sa dépouille mortelle qui est présentée à sa famille; sans qu’aucune lumière n’ait été faite sur les raisons de son arrestation et de sa détention ?
Nous trouvons cette situation inacceptable, car elle constitue une tache indélébile sur la conscience nationale. Le Colonel Cécé Célestin Bilivogui méritait mieux que cela. Le peuple guinéen mérite mieux que cela.
Face à ce drame, le CSDF se demande où est passée cette justice qui devait être la boussole de notre pays ? Comment peut-on parler de justice quand des citoyens sont arrêtés, incarcérés, et au
pire meurent, sans qu’aucune procédure légale ne soit respectée? Comment peut-on prôner la paix et la cohésion sociale, comme l’a fait récemment le Grand Imam de la Mosquée Fayçal lors de son séjour à N’Zérékoré, alors que des fils et des filles du pays sont arbitrairement arrêtés, emprisonnés, et voire présentés sans vie ?
En conséquence, le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière interpelle les autorités et personnes compétentes de tout mettre en œuvre pour la libération de tous ces innocents qui croupissent arbitrairement dans les prisons et autres lieux de détention du pays ; avant qu’il ne soit trop tard pour eux, comme ce fut le cas du Colonel Cécé Célestin Bilivogui.
Aujourd’hui, le CSDF ne demande pas l’ouverture d’une nouvelle enquête, car l’heure n’est plus aux manœuvres dilatoires ni aux promesses creuses. Nous exigeons simplement la vérité. Nous voulons savoir, dans toute sa crudité, ce qui est arrivé au Colonel Bilivogui : pourquoi il a été arrêté, les conditions de sa détention et de sa mort. Le peuple guinéen a droit à la vérité.
La famille et les proches du Colonel Cécé Célestin Bilivogui ont droit à la vérité.
C’est pourquoi, nous demandons entre autres mesures:
- Une autopsie certifiée par des médecins légistes indépendants ;
- La remise du corps a la famille, pour qu’il puisse bénéficier d’un enterrement digne selon
les valeurs traditionnelles.
Nous continuerons à nous battre, par tous les moyens légaux, pour que la vraie justice, celle divine, prévale ; et que ceux qui sont responsables de cette injustice répondent devant l’Histoire et devant la nation. Il n’y a pas de paix véritable sans justice, ni de cohésion sans vérité.
Que l’âme de notre illustre regretté, le Colonel Cécé Célestin Bilivogui, puisse trouver le repos éternel auprès de son créateur.
Pour le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière,
Mr. Édouard Haba
Président du Bureau Exécutif Mondial (BEM)