La Guinée, selon l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International, se classe parmi les pays les plus corrompus d’Afrique de l’Ouest francophone, avec un score de 24/100 en 2023. Ce chiffre inquiétant place le pays au 142e rang mondial sur 180, un signe alarmant d’une gouvernance fragile. En l’espace de trois ans, la perception de la corruption a empiré, chutant de 29 à 24. Une tendance qui ne cesse de s’aggraver et qui frappe directement la crédibilité des institutions publiques.
Au cœur de cette crise de gouvernance, les scandales de détournement se multiplient. L’affaire des 700 milliards de francs guinéens disparus à la douane, un dossier emblématique, révèle l’étendue d’un système corrompu. Ces fonds, initialement destinés au financement du développement économique, ont été siphonnés dans des circuits opaques, impliquant des acteurs de l’administration douanière et des transitaires. Les enquêtes en cours exposent la déliquescence des mécanismes de contrôle et la faiblesse du système de gestion publique.
Face à cette dérive, la question est légitime : que faire ? Il est plus que jamais urgent de lancer des réformes structurelles visant à restaurer la transparence. Une réorganisation des mécanismes de contrôle s’impose, tout comme une responsabilisation accrue des responsables publics. La lutte contre la corruption ne pourra réussir que si l’ensemble des forces vives de la nation se mobilisent pour instaurer une gouvernance fondée sur l’intégrité et l’intérêt général. La Guinée doit impérativement se réinventer pour redonner confiance à ses citoyens et au monde extérieur.
Saliou Keita