La résurrection d’Air Guinée, longtemps espérée, semble enfin prendre forme sous l’impulsion d’Ousmane Gaoual Diallo. Lors de son intervention dans l’émission « On fait le point », le ministre des Transports a détaillé une vision ambitieuse et pragmatique pour relancer la compagnie nationale. Entre études approfondies, rencontres stratégiques et modèle innovant, la Guinée pourrait bien retrouver des ailes.
Une ambition mesurée, mais réaliste
Avec un budget estimé à 20 millions de dollars, l’équipe ministérielle prévoit un démarrage modeste mais ciblé : deux petits avions pour desservir les villes de l’intérieur du pays et un appareil supplémentaire pour des liaisons internationales. Une démarche qui, loin des promesses mirobolantes et des erreurs du passé, semble refléter une approche méthodique.
Ousmane Gaoual Diallo a clarifié une distinction essentielle : « Ce projet n’est pas une reprise de Guinea Airlines. Nous créons une nouvelle entité avec une vision adaptée aux réalités actuelles. » Ce positionnement marque une rupture avec les tentatives précédentes et pose les jalons d’un futur plus prometteur.
Le choix d’un partenariat public-privé
L’état ne veut plus jouer le rôle de gestionnaire exclusif. S’inspirant des modèles réussis, à l’instar d’Air France, le gouvernement opte pour un partenariat public-privé. L’idée est claire : associer la puissance publique à des investisseurs privés pour mutualiser les compétences et les ressources. « L’État participera au capital tout en laissant la gouvernance à une structure privée », a expliqué le ministre. Ce partage des rôles pourrait bien être la clé d’une gestion à la fois efficace et pérenne.
Les discussions avec des partenaires financiers avancent. L’objectif : mobiliser des avions et définir une répartition équilibrée du capital entre la Guinée et les investisseurs privés. Ce processus, entamé en avril dernier, témoigne d’une approche délibérée, loin des précipitations qui pourraient compromettre le projet.
Une fenêtre sur l’avenir
Pour les Guénéens, la relance d’Air Guinée symbolise bien plus qu’un projet économique : c’est une promesse de connectivité, d’ouverture et de modernité. Si cette vision ambitieuse se concrétise, elle pourrait transformer le paysage du transport aérien national et redonner à la Guinée une place de choix sur la carte aéronautique internationale.
Certes, les défis restent nombreux. Mais, pour une fois, le pragmatisme semble avoir supplanté les discours grandiloquents. Ousmane Gaoual Diallo et son équipe ont réussi à insuffler un vent de crédibilité et d’espoir. Et si, finalement, c’était le décollage que tout un peuple attendait ?
Amadou Diallo