À Kindia, le Conseil national de la transition (CNT) a lancé ce mardi une série de consultations avec les acteurs de la politique guinéenne autour de l’avant-projet de la nouvelle constitution. Dans une intervention marquée par la volonté de renforcer la démocratie, Dansa Kourouma, président du CNT, a souligné l’importance capitale du dialogue dans ce processus décisif.
« Nous offrons une opportunité inédite de co-construire ensemble l’avant-projet de notre constitution. Bien que la charte stipule que le CNT est chargé de la rédaction de ce texte fondamental, nous avons choisi de délibérément partager une partie de cette responsabilité pour favoriser une implication plus large. Cette démarche n’exprime pas un manque de confiance en notre travail, mais une conviction profonde que tout texte constitutionnel destiné à régir notre pays pour des décennies doit être le fruit d’un large consensus dès ses premières étapes », a affirmé Dansa Kourouma.
Il a salué l’engagement des acteurs politiques présents, soulignant que près de 150 partis politiques agréés ont répondu positivement à l’appel du CNT. « Indépendamment du résultat de ces discussions, le simple fait d’avoir réuni les acteurs politiques autour de la même table constitue déjà une victoire pour la démocratie guinéenne. L’unanimité n’est pas une exigence en démocratie, mais il est essentiel de permettre à chacun d’exprimer ses préoccupations librement et dans un esprit de respect mutuel, afin de défendre les intérêts de notre pays », a-t-il ajouté.
Dansa Kourouma a reconnu que deux jours de débats ne suffiraient pas à couvrir tous les aspects de cette réforme cruciale, mais il a assuré que cette consultation représente un premier pas vers l’élaboration d’une constitution durable. « Nous nous engageons à associer les acteurs à l’élaboration d’une constitution qui saura résister au temps et aux évolutions », a-t-il déclaré.
En conclusion, il a appelé à la sérénité et a réaffirmé que le dialogue est désormais inscrit dans la constitution, du préambule au premier titre. « Le dialogue est une obligation pour une démocratie. Chacun doit venir avec ses attentes, préoccupations et aspirations dans le seul but d’améliorer notre démocratie et de faire progresser notre pays », a-t-il exhorté, en adressant un message clair aux absents.
Alpha Amadou Diallo