Le 9 juillet, les militants Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité à Conakry, la capitale guinéenne. Depuis cette date, leur sort reste inconnu, suscitant des préoccupations croissantes quant à une possible disparition forcée. Amnesty International a lancé un appel urgent à une mobilisation mondiale pour exiger leur libération immédiate.
Ce jour-là, Oumar Sylla avait exhorté sur les réseaux sociaux à se vêtir de rouge le 11 juillet pour protester contre la répression des médias et la vie chère. Depuis leur arrestation, les deux militants n’ont eu aucun contact avec leurs avocats ou leurs familles, alimentant les craintes pour leur sécurité.
Dans une lettre adressée au Premier ministre guinéen, Amnesty International exprime sa profonde inquiétude quant à la disparition forcée des deux militants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Selon le FNDC, Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah auraient été emmenés au siège de la gendarmerie puis au camp militaire de l’île de Kassa. Depuis, aucune nouvelle de leur part.
Le 17 juillet, le Procureur Général a publié un communiqué affirmant qu’aucun organe d’enquête n’avait arrêté Oumar Sylla ni Mamadou Billo Bah, et qu’ils ne se trouvaient dans aucune prison du pays. Cette déclaration a renforcé les craintes d’un enlèvement.
Cette affaire intervient dans un contexte de répression accrue en Guinée, où les autorités ont intensifié les mesures contre la dissidence pacifique. La suspension de médias, les restrictions d’accès à Internet et l’usage excessif de la force lors de manifestations sont devenues monnaie courante. Amnesty International rapporte qu’au moins 47 personnes ont été tuées lors de manifestations depuis avril 2024.
L’organisation de défense des droits de l’homme estime que les deux militants sont détenus arbitrairement pour leur militantisme et leurs critiques à l’égard des autorités, en violation de leur droit à la liberté d’expression tel que garanti par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Amnesty International exhorte les autorités guinéennes à libérer immédiatement Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah et à mener une enquête efficace sur leur disparition forcée. Elle appelle également à ce que les responsables soient traduits en justice et que les militants soient protégés contre la torture et les mauvais traitements en détention.
Dans ce contexte alarmant, l’appel à la mobilisation mondiale lancé par Amnesty International vise à exercer une pression internationale sur les autorités guinéennes pour qu’elles respectent les droits humains et mettent fin à la répression des voix dissidentes.
Alpha Amadou Diallo