Lorsqu’il occupait le poste de ministre du Travail et de la Fonction publique, il ne faisait pas de l’ombre sur son éventuel départ. Aujourd’hui, il se remémore son passage sans aucun regret, insistant sur le fait que le président de la transition a le pouvoir absolu de nommer et de révoquer à sa guise.
Assis dans son bureau, entouré de dossiers et de souvenirs de ses actions passées, Julien Yombouno se pose une question rhétorique : « Est-ce que c’est mal qu’un ministre quitte le gouvernement ? » Il enchaîne immédiatement avec sa propre réponse, un sourire aux lèvres : « C’est naturel. Quand j’ai été nommé, c’était sur une base. Le chef de l’État, le CNRD et tous ceux qui l’entourent ne sont pas bêtes, je m’excuse. »
Face à ses détracteurs, il reste confiant, rappelant que rien n’est gravé dans le marbre. « Personne ne vous a dit que je suis définitivement parti du gouvernement et que le président, un ministre ou un directeur national ne pourrait me faire appel. Parce qu’on peut servir son pays partout. Il n’est pas dit qu’il faut être forcément ministre pour servir son pays. Demain, je peux aller ailleurs pour servir encore mon pays. »
Julien Yombouno garde toujours un espoir vibrant, celui que le président n’a peut-être pas encore dit son dernier mot. « Même s’il l’a dit en ne me reconduisant pas, très sincèrement, sans lui, le CNRD et le Premier ministre, vous ne m’auriez peut-être pas connu. Moi, je suis un technicien pur et dur dans les institutions. Je suis spécialiste de l’éducation et de la protection de l’enfant, gestionnaire des urgences humanitaires. Partout où il y a des catastrophes pour venir au secours des gens, oui, mais politique, non. »
Pour lui, ne pas être reconduit au sein du gouvernement n’est en aucun cas une tragédie. Il voit cela comme une décision stratégique, insistant sur le fait que « personne n’est dans le cœur d’un chef. Et le chef ne se trompe jamais quand il prend une décision. Jamais. De toute façon, tout ce que Dieu fait est toujours bon. Il faut savoir le prendre du bon côté et arrêter de critiquer. »
Ainsi, l’ancien ministre conclut son propos avec une philosophie de vie empreinte de sagesse et de résilience, prêt à servir son pays sous d’autres formes, toujours guidé par son dévouement et sa compétence.
Saliou Keita