Malgré l’appel au boycott lancé par l’Association des étudiants de Guinée, les cours se sont déroulés normalement ce mardi à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Les étudiants rencontrés en classe ont affirmé ne pas être concernés par le boycott et soutiennent, dans l’ensemble, la nouvelle réglementation concernant les mentions.
« Si tu travailles bien, tu dois obtenir une mention pour te démarquer des autres étudiants. Si c’est déjà en place, il faut faire avec, et si ce n’est pas le cas, ils devraient trouver une solution », a déclaré un étudiant.
L’ajout des mentions sur les diplômes semble être bien accueilli par les étudiants de Sonfonia. Pour eux, c’est un moyen de valoriser le travail et d’inciter à l’excellence. « On parle souvent de la faiblesse du système éducatif dans les universités, donc c’est une occasion de rehausser le niveau. L’étudiant qui est conscient de cela voudra bien étudier pour éviter une mention défavorable à la fin de son cycle de licence », a déclaré un autre étudiant.
Certains voient même cela comme une source de fierté. Nfaly Camara pense que les mentions reflètent le travail accompli au cours des études universitaires. « On mérite ce qu’on gagne. Si vous obtenez une mention passable, c’est ce que vous avez mérité. Sortir manifester, insulter et saccager n’est pas la solution », a-t-il déclaré.
Cependant, à l’Institut Supérieur de Technologie de Mamou, la situation était différente. Les étudiants ont boudé les salles de classe ce mardi, suivant l’appel au boycott du collectif des étudiants des universités publiques de Guinée. « Jean Pépé Lama, le président des étudiants à Mamou, a annoncé le boycott. Je suis venu ce matin à l’institut, mais l’ambiance n’était pas la même. L’effectif était visiblement réduit », a déclaré un étudiant.
Ce boycott vise à protester contre la nouvelle réglementation sur les mentions, ainsi que les nombreuses arrestations d’étudiants enregistrées depuis le début des manifestations. Les enseignants, eux, étaient présents en nombre, mais certains étudiants étaient absents, ce qui a soulevé des questions.
À Boké, à l’Institut de Mine et Zoologie, le boycott n’a pas été suivi, principalement en raison du manque d’informations. Les étudiants, bien que désireux de suivre le mot d’ordre de boycott, ont appris la rumeur une fois en classe. « Nous n’avons pas reçu d’informations indiquant qu’il y avait un boycott. Je l’ai appris en classe, et mes amis m’ont dit qu’il y avait un communiqué dans un groupe, mais toutes les classes étaient présentes », a déclaré un étudiant.
Aboucar Diawara, un autre étudiant, a souligné que les encadreurs ont utilisé une stratégie pour contrecarrer le mouvement de boycott. « Certains responsables prennent des images pour prouver que nous avons eu des cours, ce qui montre que tout était normal. Cela donne l’impression que tout va bien, mais ce n’est pas toujours le cas », a-t-il expliqué.
Abdoul Chaolis Diallo