Le samedi 8 juin, lors de l’assemblée hebdomadaire de l’Union des Forces Républicaines (UFR), le bilan des cent premiers jours de Bah Oury à la tête du gouvernement a été au cœur des discussions. Tidiane Conté, membre influent du bureau politique chargé des nouvelles adhésions, n’a pas mâché ses mots pour exprimer la profonde déception des Guinéens envers le Premier ministre.
« Depuis son accession à la Primature, Bah Oury a perdu toute l’estime et la popularité dont il jouissait. Il a trahi les attentes placées en lui en tant qu’homme de droit et défenseur de la démocratie », a déclaré Tidiane Conté. Ce dernier déplore que l’homme autrefois respecté pour son engagement en faveur des valeurs démocratiques soit désormais perçu comme ayant capitulé devant les pouvoirs en place.
Avant sa nomination, Bah Oury était un fervent défenseur de la démocratie. Cependant, selon Conté, son mandat a été marqué par des actions contraires à ces principes. « L’histoire retiendra que sous sa direction, dans un régime de transition militaire, la presse a été muselée. C’est un fait qu’on ne peut ignorer. Il s’est rabaissé devant le colosse du palais Mohamed V. Diriger un pays exige de défendre certaines valeurs, et ce n’est pas ce que nous avons vu », a-t-il ajouté.
Les cent jours de Bah Oury à la Primature ont suscité une vive déception au sein de l’UFR. Conté rappelle que Bah Oury s’était battu pour les valeurs démocratiques lors de la transition sous le général Lansana Conté. « Mais face aux privilèges actuels, il a tout perdu. Au lieu de défendre la Guinée, il défend ses propres intérêts, cherchant à prolonger indéfiniment son mandat à la Primature », a-t-il affirmé.
Mamadi Doumbouya avait promis de ne pas prolonger la transition au-delà de 24 mois. Conté s’insurge contre Bah Oury, qui appelle désormais les Guinéens à accepter un éventuel glissement de la transition. « C’est incompréhensible. Nous sommes profondément déçus. Bah Oury est tombé bien bas », a conclu ce proche de Sidya Touré.
Abdoul Chaolis Diallo