Le 5 novembre 2024, la Direction Centrale de la Police Routière (DCPR) a mis fin aux agissements de Moussa Magassouba, un imposteur qui se faisait passer pour un agent de la police routière dans le quartier d’Enta, dans la commune de Tombolia. Sous le pseudonyme de « Lieutenant Thierno Abdoul Bah », Magassouba arnaquait les citoyens en prétendant exercer des fonctions officielles, exigeant des sommes considérables en échange de documents confisqués illégalement.
Cette arrestation intervient après plusieurs plaintes déposées par des victimes de son stratagème. Le commissaire central de la police routière, Abdoulaye Sangaré, a vivement condamné les agissements de l’usurpateur, qu’il qualifie de délinquant nuisible non seulement à l’image de la police routière, mais à celle de toute la profession. « Cet individu, vêtu de l’uniforme de la police, usurpait l’identité d’un agent de la police routière afin de confisquer les papiers des usagers. En retour, il exigeait des sommes astronomiques, menaçant ceux qui refusaient de leur retirer leurs documents », a-t-il précisé.
L’enquête, lancée suite aux plaintes des citoyens, a permis d’identifier et d’arrêter Magassouba dans la nuit du 3 novembre à Enta. Face à ce phénomène, le commissaire Sangaré a appelé les usagers à la vigilance, soulignant que les vrais agents de la police routière sont facilement identifiables grâce à des logos spécifiques et des documents difficiles à falsifier. Il a insisté sur l’importance de ne jamais remettre ses papiers sans vérifier l’identité de l’intervenant.
L’une des victimes, Hadia Binta Diallo, a relaté l’incident qu’elle a vécu : « Il m’a arrêtée, m’a pris mes documents et m’a demandé 500 000 GNF. J’ai refusé, et lorsqu’il s’est rendu compte que je ne céderais pas, il a pris la fuite. » Une plainte a été déposée après l’incident.
De son côté, Magassouba a tenté de se défendre en niant les accusations. Il a expliqué qu’il se trouvait à Enta pour des raisons professionnelles, affirmant travailler à la routière de Kobaya et avoir envoyé un document à Enta par l’intermédiaire du Commissaire Keïta. « Vous pouvez vérifier mon identité auprès des Routières de Kobaya et de Bembeto », a-t-il ajouté en guise de défense.
Cette affaire met en lumière non seulement l’ampleur de la délinquance dans certains quartiers de Conakry, mais aussi les dangers de l’usurpation de titre, une pratique qui ternit l’image de la police routière et entrave son rôle essentiel de régulation et de sécurité sur les routes. Les autorités doivent redoubler d’efforts pour protéger les citoyens et garantir que les usagers de la route ne soient pas victimes de ces pratiques frauduleuses.
Saliou Keita