Le calme précaire dans la préfecture de Kindia a été brisé par des scènes de destructions et d’incendies à Koliaghé, ravivant ainsi un conflit foncier ancestral. À la suite de notre précédent reportage, une exploitation agricole a été réduite en cendres, des bâtiments ont été démolis, plusieurs véhicules brulés ainsi que d’autres biens ont été saccagés par des individus se réclamant de l’association « LABESSANGNI ».
Ces actes de vandalisme surviennent en réaction à la mort d’un membre de leur groupe, survenue dans le cadre d’une procédure judiciaire en cours devant le tribunal de première instance de Kindia. Le procureur Damou Camara, dans un souci de transparence, a apporté des éclaircissements sur la situation et a promis de traduire en justice tous les responsables de ces actes de vandalisme.
Selon les déclarations du procureur, le conflit foncier oppose la famille Camara à celle d’El Hadj Abou Camara, Yari Fodé Camara et Douroussana Camara. Cette querelle s’enracine dans un litige concernant l’héritage de feu El Hadj Alpha Ousmane Diallo, père défunt de Alpha Souleymane Diallo et Ibrahima Kalil Diallo, portant sur une parcelle de 84 hectares.
Des documents authentiques datant du 25 octobre 1965 attestent de la tenue d’un procès-verbal de conciliation entre les parties concernées. Le procureur affirme que toute personne impliquée dans les infractions d’incendie et de destruction sera traquée et déférée devant la justice, où elle sera jugée et condamnée en fonction des faits établis.
Le procureur a également tenu à souligner la fiabilité du système judiciaire, affirmant que les décisions prises par la cour d’appel sont le fruit d’une délibération collégiale impliquant trois à quatre magistrats. Il insiste ainsi sur l’impartialité de cette instance et sur la garantie d’un jugement juste et équitable pour tous les protagonistes de ce conflit foncier.
Amadou Diallo