La campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution, lancée par les émissaires du Conseil national de la transition (CNT), suscite de vives réactions au sein des partisans de l’ex-président Alpha Condé. Si cette initiative vise à promouvoir un texte encore en gestation, elle est vivement critiquée par les membres du RPG Arc-en-ciel, qui y voient une précipitation injustifiée.
Mohamed Lamine Kamissoko, ancien député et figure de proue du RPG, s’est élevé contre ce processus qu’il juge prématuré. Pour lui, un avant-projet de constitution, qui n’en est qu’à l’état de brouillon, ne devrait en aucun cas faire l’objet de discussions publiques. « Un avant-projet n’est qu’un brouillon. Pourquoi en faire tout un bruit ? » s’est-il interrogé, dénonçant cette agitation autour d’un texte qui reste encore en construction.
Il s’est également montré perplexe face à la démarche du CNT, estimant que même les magistrats, pourtant experts en la matière, pourraient avoir du mal à en saisir toutes les implications. « Nous pensions qu’une fois l’avant-projet finalisé, il serait soumis à une consultation véritable des forces vives du pays », a ajouté Kamissoko, insistant sur le fait que c’est à la population, représentée par ses élus, de valider ou de rejeter le projet une fois celui-ci affiné.
Selon l’ancien député, il n’est pas question de débattre d’un texte qui n’a pas encore atteint son stade définitif. « Il appartient aux Guinéens, à travers leurs représentants, de dire si ce projet est en phase avec les intérêts du pays et du peuple. Dans le cas contraire, il faudra le rejeter », a-t-il martelé.
Cette précipitation, pour Kamissoko, ressemble à un « baptême d’un enfant qui n’est même pas encore né ». Une comparaison qui illustre son inquiétude face à ce qui apparaît, selon lui, comme une hâte malvenue. Les interrogations se multiplient parmi la population, qui semble redouter que ce processus précipité ne cache des intentions peu favorables aux intérêts de la Guinée.
En conclusion, Mohamed Lamine Kamissoko a appelé à une prise de conscience collective : « Nous demandons à nos militants et à tous les Guinéens de rester vigilants. Ce qui se profile à l’horizon pourrait ne pas être dans l’intérêt du peuple guinéen. Il est impératif de revoir cette approche. » Une invitation à la réflexion qui pourrait peser dans les débats à venir sur la constitution du pays.
Amadou Diallo