Le 6 novembre 2024, le président du Conseil National de la Transition (CNT) a officiellement lancé la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution, un geste marquant dans le processus en cours. Pour l’occasion, 150 agents, tous cadres de l’institution actuelle, ont été recrutés pour mener à bien cette mission. Mais derrière cette initiative, des doutes commencent à émerger.
Le 7 novembre, Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, a exprimé ses réserves, qualifiant cette campagne de « diversion ». Selon lui, l’objectif de cette démarche ne serait pas tant de vulgariser un texte constitutionnel, mais de détourner l’attention des véritables enjeux de la transition. « Cette campagne n’est qu’une tentative de masquer les manquements dans la gestion de la transition », a-t-il déclaré, mettant en lumière un point crucial : l’absence de communication sur l’intégration des recommandations de la société civile dans le processus.
Pour Abdoul Sacko, il aurait été plus judicieux de se concentrer d’abord sur l’évaluation de ces propositions avant de lancer une campagne médiatique. Le silence sur les progrès réalisés dans ce domaine ne fait que nourrir les soupçons d’une gestion opaque et peu inclusive du processus. « Au lieu de répondre aux préoccupations légitimes des Guinéens, on préfère détourner l’attention sur un texte constitutionnel qui semble être un écran de fumée », a-t-il martelé.
Derrière cette campagne, il se pourrait bien qu’une véritable stratégie de communication soit en jeu, visant à faire oublier l’inaction face aux défis réels de la transition. Mais au final, les Guinéens n’ont-ils pas le droit d’exiger plus qu’une simple démonstration de bonne volonté ? Il est urgent que les autorités répondent aux attentes populaires et apportent des preuves concrètes de leur engagement à mener une transition transparente, inclusive et réellement tournée vers l’avenir du pays.
Aziz Camara